Révélée au grand public panafricain avec le titre “Encré”, la nouvelle pépite de la musique gabonaise est au cœur d’une polémique suite à son passage sur une radio ivoirienne.
Retour sur une incroyable maladresse
Après l’euphorie suscitée par la sortie de son EP et sa victoire au PRIMUD 2023, la jeune chanteuse est en train d’apprendre le métier de la manière la plus difficile. En effet, Emma’a était l’invitée de l’émission “Le Grand Chaud” sur la radio ivoirienne Life Radio.
La jeune chanteuse s’est prêtée au jeu en répondant à toutes les questions possibles, et tout semblait bien se dérouler jusqu’à ce que l’animateur évoque Sean Bridon, et la raison de son installation en Côte d’Ivoire. Dans toute son aisance, Emma’a a répondu à ces deux questions, ignorant peut-être que cela ferait l’objet d’une énorme polémique.
Sa relation avec Sean Bridon et la colère des gabonais
En ce qui concerne la relation professionnelle avec Sean Bridon, la jeune chanteuse avait déjà évoqué leur rupture lors d’un live sur sa page Facebook.
Sean Bridon a donné une dimension internationale à Emma’a, tout comme il l’a fait avec la Sean Bridon TV. C’est sous son aile qu’elle a signé un contrat de distribution avec Sony Afrique. Cette exposition internationale fait suite à l’énorme soutien du public gabonais, qui a considéré Emma’a comme une “petite sœur” dès ses débuts. Adoubée par le showbiz et les médias, Emma’a est perçue comme le nouveau diamant gabonais à protéger, comme ce fut le cas, il n’y a pas si longtemps, pour Shan’L ou Créol.
Depuis le 30 août dernier, les Gabonais ne tolèrent plus rien. Dans leur quête du bonheur, ils n’acceptent plus aucun compromis. Il fut un temps où l’on disait que le public gabonais était le plus exigeant d’Afrique. Emma’a vient de découvrir le goût amer d’une sauce Odika mal préparée, rejoignant ainsi L’Oiseau Rare et d’autres artistes “Kounabelistes”. Le public lui reproche son ingratitude envers Sean Bridon et envers le Gabon.
Diantre, qu’a-t-elle dit de mal ?
Les réactions sont partagées, comme c’est souvent le cas. Pour certains, Emma’a a tout simplement dit tout haut ce fait que plusieurs artistes gabonais pensent tout bas : quitter le Gabon pour connaître le succès ailleurs. Selon eux, de nombreuses carrières se sont éteintes au Gabon en raison de l’absence d’un écosystème développé des industries créatives et culturelles. Ici, l’artiste ne peut souvent pas vivre de son art. Par conséquent, des pays comme la Côte d’Ivoire représentent un espoir, celui d’être plus visible et rentable sur tout le continent grâce à son influence régionale et aux conditions de travail favorables proposées pour les artistes.
D’ailleurs, de grandes maisons de disques telles qu’Universal ou Sony y ont installé leurs succursales depuis quelques années. Des médias renommés à portée panafricaine ou internationale, tels que Trace TV et Life TV, assurent une forte visibilité aux nombreux talents travaillant en Côte d’Ivoire.
Pour d’autres, ils renvoient Emma’a à l’adage “on ne crache pas dans la soupe”. À leurs yeux, les propos de la chanteuse sonnent comme une trahison, et estiment que les différends , notamment avec Sean Bridon, devraient être réglés en privé. Cette colère est compréhensible, mais elle doit rester proportionnée, car l’artiste n’a sans doute aucun intérêt à se mettre à dos son tout premier public.
Doit-on s’attendre à un mea culpa en bonne et due forme ?
Sa sortie lors de cette émission radio est à mettre sur le compte de la maladresse. Emma’a est en train d’apprendre le métier, et aujourd’hui tout est scruté de près par les fans et les médias. On pourrait s’attendre à un communiqué ou un live de sa part pour s’excuser envers ses nombreux fans gabonais. Il est important que les artistes gabonais n’oublient pas qu’ils sont, au-delà d’être des artistes, des ambassadeurs du Gabon.
