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Henri Joseph KOUMBA BIDIDI, Directeur de l’Institut Philippe Maury, nous parle de la bourse Netflix pour le Gabon

Henri Joseph KOUMBA BIDIDI, Directeur de l’Institut Philippe Maury, nous parle de la bourse Netflix pour le Gabon

C’est une première au Gabon. La plateforme Netflix, leader mondial du streaming, a lancé en 2021 le programme Creative Equity Scholarship Fund pour financer la créativité sur le continent durant les cinq années à venir. Alors que l’Afrique anglophone et l’Afrique de l’Ouest ont fait la part belle à cette bourse, en Afrique centrale, le Gabon fait désormais figure de chef de fil. Pour mieux comprendre les enjeux et les opportunités apportées par ce programme aux Gabonais, nous avons demandé au cinéaste Henri Joseph KOUMBA BIDIDI, actuel Directeur de l’institut Philippe Maury, de donner un peu plus de détails sur cette bourse qui suscite l’intérêt.




 

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’Institut Philippe Maury de l’Audiovisuel et du Cinéma?

L’Institut Philippe Maury de l’Audiovisuel et du Cinéma (IPMAC) fait partie des sept composantes du Groupe EM-GABON UNIVERSITE.

Notre ingénierie pédagogique est conçue pour former dans quatre filières qui sont d’ailleurs transversales: la communication, le journalisme, l’audiovisuel et le cinéma. Vous savez vous-mêmes d’ailleurs que beaucoup de cinéastes de renom depuis les débuts du cinéma sont venus du journalisme, des noms comme ceux de Fellini, Pasolini, Truffaut parlent d’eux-mêmes. Que dire des célèbres émissions de radio du grand maître Orson Welles ? Et même en Afrique, tout le monde sait que l’un des pères du cinéma continental qu’est Sembène Ousmane vient de la littérature.

Nous délivrons pour l’instant la Licence et le Master mais retenez que nous sommes en système LMD, donc en temps opportun nous accompagnerons nos étudiants qui s’en sentiront capables jusqu’au doctorat en sciences de la communication et des arts de la représentation visuelle et sonore.

Après une gestation qui a duré deux ans afin de mettre en place une ingénierie pédagogique sérieuse et adaptée au niveau de notre système d’enseignement au sortir du baccalauréat, l’IPMAC est ouvert depuis deux ans et va produire ses premiers licenciés à la fin de l’année académique 2022-2023. Notre challenge est de mettre sur le marché du travail des cadres déjà bien imprégnés de méthodes de travail les plus professionnelles.

Vous savez, le credo développé par le Professeur Daniel Franck Idiata et qui fait un peu la marque du Groupe EM-GABON UNIVERSITE est que la formation doit, au-delà de la transmission du savoir, préparer les étudiants à la résilience, à la capacité d’adaptabilité. Nous sommes dans un monde qui bouge de plus en plus vite et toujours plus compétitif. C’est pourquoi l’encadrement qui est mis en place est tenu par, aussi bien des universitaires du cru, à l’instar du président de notre conseil scientifique, le  professeur Charles Edgard Mombo, que par des professionnels de haut niveau qui ont fait leur preuve dans tous domaines de la communication, du journalisme, de l’audiovisuel et du cinéma, tant sur le plan national que continental. Franchement, je ne suis que la partie visible de l’iceberg. Et c’est d’ailleurs l’occasion de remercier toute notre équipe pour la confiance qu’ils et elles ont mis en ce projet et pour l’énergie que nous déployons tous pour sa réussite.

 

 

 

Pour la première fois, le Gabon fait partie du Creative Equity Scholarship Fund de Netflix. Comment ce partenariat s’est-il construit avec le géant mondial du streaming ?

Le Gabon et l’Afrique centrale de façon générale en dehors de la RDC qui, me semble-il, bénéficie déjà d’un programme de bourse de Netflix. Pour expliquer ce partenariat qui, pour l’instant, fait de nous l’établissement de référence de la sous-région, il faut dire que nous avons répondu à un appel à candidatures adressé en son temps par le cabinet Dalberg qui s’occupe de ce volet des activités dérivées de Netflix. Nous avons décliné nos offres dans tous les domaines par eux souhaités et de fil en aiguille nous sommes arrives à cet heureux dénouement.

 

Aujourd’hui, de nombreux jeunes gabonais sont attirés par les métiers du cinéma. Comment peuvent-ils saisir cette opportunité ? Quelles sont les conditions pour bénéficier de cette bourse?

Pour l’année académique à venir, la condition, aussi bien pour les Gabonais que pour tout autre ressortissant des pays bénéficiaires de cette bourse, est d’être inscrit à l’IPMAC ou de s’y inscrire puisque, comme je vous l’ai dit, sur les cinq établissements retenus par Netflix, il y a trois en zone anglophone et deux en zone francophone dont un au Bénin pour l’Afrique de l’ouest et nous pour l’Afrique centrale. Pour être complet, il faut ajouter que ce programme court sur les cinq ans à venir et s’adresse à tous les niveaux de formation universitaire et prend en compte des étudiants qui sont à un an ou deux de l’obtention du diplôme auquel ils aspirent. Cela veut dire qu’un étudiant en fin de première année de Licence peut parfaitement en bénéficier du moment qu’il est inscrit à l’IPMAC par exemple.

 

Observez-vous déjà un certain engouement pour postuler à cette bourse ?

Bien sûr. Déjà à notre propre niveau, les étudiants se sont manifestés mais de l’extérieur également. Des demandes nous viennent aussi bien des pays voisins que des plus éloignés de nos frontières comme le Burkina Faso. Ce qu’il faut reconnaître, c’est que pour cette année, les délais sont justes.

 

Avec l’évolution croissante de l’industrie cinématographique sur le continent, comment le Gabon pourra-t-il tirer son épingle du jeu dans les années à venir ?

Il suffit de regarder la télévision ou le web pour voir l’engouement et la créativité qui se dégage. Aujourd’hui, nous avons une jeune vague montante qui laboure le terrain depuis plus d’une dizaine d’années avec des productions toujours plus audacieuses et d’une qualité indiscutable. Il y a des noms qui ne sont plus à présenter sur le continent et même sur des événements comme Cannes. Ce qui est formidable à constater, c’est aussi la montée au créneau des femmes. Entre autres, Nadine Otsobogo, Samantha Biffot, Nathalie Pontalier, Matamba Kombila, Pauline Mvélé et tout récemment Laurene Moutsinga sont des espoirs certains au même titre de les Fernand Lepoko, Melchy Obiang ou Franck Onouviet, Marc Tchicot et Jérémy Tchoua pour ne citer que celles et ceux-là.

 

Les candidatures pour le Creative Equity Scholarship Fund de Netflix sont ouvertes jusqu’au 4 septembre en cliquant ici.




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