Pas franchement de quoi pavoiser sur le classement du pays : 28ème sur 52, le Gabon se situe juste après l’Erythrée et loin derrière des pays du continent comme le Burkina, Madagascar ou encore le Nigeria. Voilà ce que l’on peut tirer du classement inédit mais ô combien pertinent que propose la Banque Africaine de Développement sur l’égalité du genre.
L’étude s’est basée sur trois critères : les opportunités économiques offertes aux femmes, le développement humain c’est-à-dire l’égalité des chances à l’école et enfin l’égalité devant la Loi et les institutions. Or, si le Gabon se situe plutôt en bonne position en ce qui concerne le développement humain, force est de constater que les résultats en matière d’égalité devant la Loi sont bien mauvais (41ème rang sur 52 sait au même niveau que le Soudan ou la Somalie!). Discrimination en matière de droits de propriété, litiges en cas de veuvage ou de divorce, faible représentation des femmes dans le monde politique ou des hautes fonctionnaires. On est loin du Libéria où Ellen Johnson Sirleaf a été la première femme présidente de la République d’un pays africain ou de la femme d’affaires nigériane Fola Laoye aujourd’hui à la tête du plus grand fournisseur de services de soins de santé dans son pays.
Or note la BAD, les femmes pourraient apporter beaucoup plus en termes de croissance et de développement si la ségrégation face à l’embauche ne faisait qu’elles occupent souvent des activités peu rémunérées du secteur informel. De plus, les femmes, souvent reléguées aux travaux domestiques payent le manque d’infrastructures du continent. Au final leur charge est alourdie et les empêchent d’être autonomes.
De quoi donner matière à réflexion aux dirigeants du pays si tant est qu’ils parcourent ce rapport. Peut être pourraient-ils s’inspirer du Rwanda, champion de l’égalité homme-femme depuis la mise en place d’une politique volontariste en 1994. Aujourd’hui 30% des postes dans le instances de prise de décisions étatiques leur sont réservées…
Rapport complet sur : www.afdb.org