La bonne santé du cinéma made in Nigeria n’est plus à démontrer. Selon les chiffres des autorités nationales, l’industrie cinématographique nationale pèserait plus de 5 milliards de dollars en 2014, montant sans doute potentiellement supérieur si l’on comptabilisait les chiffres liés à la piraterie qui gangrène ce secteur.
Nollywood est en tous cas un immense business ou l’argent semble couler à flots. En témoignent, les somptueuses villas de certains acteurs et producteurs qui poussent à Banana Island, le quartier chic de Lagos. Pourtant, certains se sont accès les dents contre ce miroir aux alouettes. A leurs dépens.
Après Londres, c’est donc Paris qui va braquer ses projecteurs sur ce cinéma venu d’ailleurs. Le festival Nollywood Week, dont la 3eme édition se tiendra dans la capitale française du 4 au 7 juin se veut une vitrine de l’éclosion de ce cinéma souvent un peu vite assimilé à des productions menées à la va vite et de mauvais qualités. La chaine Nollywood TV a déjà permis au public sa changer sa perception du cinéma made in Nigeria et aujourd’hui ses films sont repris par de nombreux opérateurs en France. La chaine elle-même vient d’être rachetée par le groupe Canal Plus via sa filiale Canal Overseas.
Avec une dizaine de films programmés et une série de conférence et de débats, la Nollywood week qui se tient pour la 3eme année consécutive au cinéma l’Arlequin au cœur du Quartier latin parisien est donc logiquement devenue le rendez vous des amateurs de cette industrie cinématographique. La découverte de l’univers Nollywood est d’ailleurs programmée en ouverture du festival avec le documentaire de Jimmy Jean Louis : Jimmy goes to Nollywood.
Pour cette troisième édition, les séries télévisées seront mises en avant. Le public pourra notamment suivre la projection de Before 30, une série qui raconte les aventures de quatre jeunes femmes de Lagos et fait un tabac au Nigéria.
Il est d’ailleurs notable que la plate forme Iroko TV lancée par le Nigérian Jason Njoku, soit devenue le distributeur mondial (en nombre d’heures) de films Nollywood. La structure vient d’ailleurs de se lancer dans la projection de films et de séries.
Mais le chemin à parcourir reste encore long. Car si les salles de cinéma essaiment dans les grandes villes du Nigéria, si le passage à la TNT devrait créer des opportunités pour les producteurs, la distribution des contenus, quant à elle, demeure le maillon faible du système.