Du haut de son 1m78 et de ses 24 ans, Princess Agnès – qui souhaite désormais être appelée Princess Maroga – enchaîne, depuis quelques années maintenant, les runways les plus prestigieux de l’univers de la mode. Celle qui vit désormais à Milan depuis 1 an et demi nous raconte son parcours et nous parle, surtout, de cette envie qui ne l’a jamais quittée de devenir mannequin international.
Vous êtes née à Libreville dans une famille d’artistes. Comment s’est déroulée votre enfance ?
J’ai eu une enfance semblable à celle des jeunes femmes de ma génération; même si j’avoue que c’était un tout petit peu plus compliqué pour moi. C’est l’une des parties de ma vie que je n’aime pas trop évoquer.
On vous a vu lors de la Fashion Week de Milan en 2020 porter les créations de stylistes prometteurs tels que Makadou Fall ou Claude Gyslene Ntsame et vous avez aussi défilé pour des grandes maisons de mode. Est-ce un rêve qui se réalise ?
Je ne dirais pas que c’est un rêve qui se réalise vu qu’au fond de moi j’ai toujours su que j’allais devenir mannequin. Certains diront que c’est peut-être de la prétention mais au fond de moi j’ai toujours eu cette forte conviction.
À partir de quel âge avez-vous eu cette forte conviction ?
Depuis mes 6 ans. J’ai toujours été attirée par ce qui touchait à l’Art. Et comme vous le savez, mes parents sont artistes et pour moi la mode c’est de l’art.
Effectivement, vous êtes la fille de Didier Dekokaye, et votre mère aussi est musicienne. Comment ont-ils réagi lorsque vous avez décidé de devenir mannequin ?
Mes parents sont très ouverts d’esprit donc ils ont naturellement très bien accepté mon choix professionnel. Ils sont ma plus grande force. Et au-delà du mannequinat, je fais aussi de la musique comme eux. Dans bientôt, les gens pourront découvrir cette autre facette de moi.
Comment se sont passés vos débuts dans la mode au Gabon ?
Au Gabon, c’est l’agence Pro-mixt Profil’in qui m’a offerte ma toute première opportunité. J’étais contente d’intégrer cette agence et je ne manquais jamais les trainings. Je tiens à remercier Stéphane Chevalier qui est comme un grand frère pour moi, un mentor.
Mon premier défilé était pour Aristide. Ensuite j’ai aussi défilé pour Jean Fou et je fus d’ailleurs la toute première New Face du Workshop Models Libreville. Après j’ai enchainé des défilés pour plusieurs autres créateurs.
Depuis un an et quelques mois vous vivez à Milan. Comment avez-vous été repérée par l’agence Jami Models?
J’étais au Gabon et j’envoyais mes candidatures aux agences. Pendant au moins deux ans, je n’ai fait que ça mais en vain. Quand j’ai décidé de tout arrêter alors que j’étais à Abidjan pour un séjour, j’ai vu une story d’un ami sur Instagram qui disait qu’ une agence recherchait des mannequins partout dans le monde. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Jami Models qui est mon agence mère aujourd’hui.
Vous faites partie de cette nouvelle génération de mannequins gabonais qui sont de plus en plus sollicités par des grands créateurs. Pensez-vous que le talent gabonais est en train de se faire une place comme ce fut le cas des mannequins sénégalaises ou ceux venus de l’Afrique Australe ?
Je pense que oui et c’est une bonne chose. C’est un travail collectif et qui est aussi énormément porté par nos créateurs gabonais. Ce sont eux qui nous ont donné nos premières opportunités. C’est dommage que ce secteur soit négligé alors que les mannequins peuvent être de très bonnes ambassadrices d’un pays.
En 2020, des grands noms de la mode se sont engagés contre le racisme. L’avez-vous expérimenté déjà depuis que vous défilez en Europe?
Personnellement non, je n’ai jamais été victime de racisme.
Un dernier mot à nos lecteurs notamment aux jeunes filles que vous inspirez déjà ?
Il faut toujours croire en soi et croire en ce que l’on fait. Toujours garder espoir et ne jamais laisser quelqu’un nous faire croire qu’on ne peut pas y arriver. Seuls nous, pouvons définir ce que nous sommes. Et si moi j’ai pu le faire, c’est que d’autres peuvent le faire aussi.