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Rolland Djakou:‘‘Pour les artistes il faudrait mettre en place un mécanisme qui permettrait aux opérateurs de téléphonie mobile de leur verser un montant annuel sur l’utilisation de leurs chansons comme sonnerie d’attente.’’

Rolland Djakou:‘‘Pour les artistes il faudrait mettre en place un mécanisme qui permettrait aux opérateurs de téléphonie mobile de leur verser un montant annuel sur l’utilisation de leurs chansons comme sonnerie d’attente.’’

Notre invité  d’aujourd’hui  est un manager d’artistes et journaliste de talent. Son nom Rolland Djakou, présentateur vedette du JT de 20H sur la chaine panafricaine Kanal 7. Dans cet entretien exclusif, nous avons abordé avec lui ses débuts dans le monde de la communication, ses relations avec  les personnalités influentes du showbiz  africain et enfin les artistes dont il assure le management.

GABON CELEBRITES : Bonjour Rolland Djakou, merci de nous accorder cette interview. Vous êtes un homme  à  plusieurs  casquettes notamment  de journaliste, rédacteur,  présentateur ainsi que manager d’artistes. Comment s’est passé  votre entrée  dans ce métier qu’est la communication ?

 

ROLLAND DJAKOU: Avant de répondre à votre question, permettez-moi tout d’abord de m’acquitter d’une tâche, celle de vous remercier de m’accorder cette interview. Tout commence en 2007 quand je suis encouragé par des amis de mon quartier (Carrière) à Douala, de participer à un casting organisé par la RTM (Réal Times Music), la 1ère radio des jeunes du Cameroun. Alors que je passais le casting, les responsables de la radio remarquent  ma voix et décident  de me retenir. Commence alors un long et magnifique voyage dans le monde des médias où je m’y plais  en tant que journaliste mais surtout comme voice over (faire des habillages audio-visuels avec la voix).

 

 

GABON CELEBRITES : Vous avez affuté vos armes  à   Douala, puis Ndjamena, en passant par Abidjan et aujourd’hui  Libreville.  Que tirez-vous de toutes ces expériences ?

 

R D: Vous  savez  chaque étape de notre vie est unique et c’est la somme de tout ça qui fait de nous la personne que nous sommes ou que nous serons à l’avenir. Douala, la ville qui m’a vu naître, est celle dans laquelle je commence. A l’époque, radio Nostalgie avait une émission des jeunes qui cartonnait et nous à la RTM, nous avions « ADO MOUV » tenue entre autres par Thierry Karol, Gaêlle ou encore Micheal Kiéssou qui est devenu un célèbre artiste au Cameroun. Ce fut un défi relevé . Un moment magnifique qui a été gratifié à la fin par le prix de la meilleure voix masculine qui m’avait été décerné. Au Tchad, je n’ai pas fait la radio dans ce pays, j’y étais parce que j’avais commencé à vouloir faire mes premiers pas également dans le management artistique. Ce qui n’a pas été une réussite car je n’avais pas assez d’argent pour me prendre en charge après la fin du festival (mon premier) auquel je prenais part. Abidjan, c’est le rêve, là où tout a vraiment commencé pour moi dans le management artistique. Mes premiers contacts avec des grands managers, producteurs et hommes de culture ont été obtenus dans cette ville. Plusieurs artistes de la jet-set ivoirienne sont devenus des contacts importants entre autres, le Molare, Boro Sanguy, Lino Versace, la rappeuse Nash et j’en passe. Ma carrière en tant que manager a pris un bon tournant à partir d’Abidjan et pour cela, je dis merci à Yves de Mbella pour ce qu’il a fait et continu de faire pour moi dans ce domaine (même si je suis un peu en stand by pour le moment) (Sourire). Libreville, j’y réside, j’y travaille, j’y vis. C’est ma terre d’accueil, celle aussi qui me permet de vivre un rêve. Celui de faire de la télé.

 

Rolland Djakou, lors du JT de 20h sur Kanal 7.
Rolland Djakou, lors du JT de 20h sur Kanal 7.

GABON CELEBRITES : Présentateur du JT de 20h sur Kanal 7, responsable du département culture au sein de la rédaction de cette chaine de télévision, comment se déroule  au quotidien  la préparation  de toutes ces responsabilités ?

 

R D: Comme toutes personnes qui aspirent au  meilleur  dans  la vie,  je ne trouve pas ça lourd pour moi. C’est vrai que c’est trop absorbant mais je suis soutenu par mes collègues au quotidien notamment pour la rédaction de mes éditions d’informations car je ne fais pas que le 20h, et en ce qui concerne le département dont j’ai la charge, pour l’instant tout se passe bien. Je suis parfois sur le terrain pour couvrir des évènements culturels, parfois je reste aussi dans mon bureau et je travaille  sur des sujets en cours envoyés  par des correspondants qui se trouvent dans plusieurs pays du continent. En gros, je m’organise pour ne pas recevoir le coup de fil de mon DG après ou avant le 20h (Rire).

 

GABON CELEBRITES : Cette chaine panafricaine qu’est Kanal 7  constitue t-il le top pour votre carrière  ou plutôt un tremplin pour quelque chose d’autre de plus grand ?

 

R D: Un tremplin, car je sais que le meilleur m’attend quelque part  dans le monde. Je suis un homme qui a tellement confiance en lui qu’à un moment donné, je ressens toujours l’envie de bosser pour atteindre ce meilleur-là. Kanal 7 est une télévision qui donne la possibilité aux jeunes du continent de s’exprimer. Son promoteur, je pense et cela n’engage que moi, a réussi le pari de lancer une chaîne de télévision avec des jeunes qui ont moins de 30 ans. C’est l’occasion pour moi de dire merci à ce monsieur qui n’a pas de problème avec l’ethnie, le pays ou le genre en ce qui concerne le travail bien fait. Jusqu’ici avec mes collaborateurs, nous tenons le cap, nous sommes déterminés à relever les défis et nous le ferons.

ROLLAND DJAKOU 1

GABON CELEBRITES : Quels sont les ingrédients essentiels pour être un bon communicateur  Mr Rolland Djakou?

 

R D: Comme  dans  tous les autres métiers du monde, d’abord  être humble. D’autres qualités comme éloquent, cultivé et j’en passe, s’ajouteront progressivement.  Ne jamais chercher à construire son bonheur sur le malheur des autres car dans ce métier (et pas seulement), tout nous retombe dessus. Et vous le savez peut-être mieux que moi que la plus grande prison de l’homme c’est sa conscience. (Sourire)

 

GABON CELEBRITES : Le célèbre  animateur de la radio RFI de l’émission ‘‘Couleurs Tropicales’’  Claudy  Siar  vous apprécie beaucoup et estime que vous êtes  l’un des meilleurs dans votre métier  de journaliste  et  animateur  au Gabon, recevoir pareil  éloge  venant d’une aussi grande personnalité  du monde des médias   fait-il pousser des ailes ou cela met en vous davantage   de pression?

 

R D: Claudy me trouve certaines qualités que certaines personnes ne seront pas forcément  d’avis avec lui. Je dirais que j’essaie de mettre en pratique ce que j’ai appris. Lors du dernier passage de Claudy Siar ici au Gabon, il m’a fait l’honneur en m’accordant un entretien exclusif dans lequel  il faisait certaines révélations et je crois que c’est ma manière d’aborder des questions, qui a permis  à ce que le célèbre animateur (avec qui vous avez sûrement discuté) puisse me faire quelques éloges. Mais très sincèrement  cela  me fait plaisir de recevoir de tels compliments d’un géant comme Claudy. En même temps, pour moi c’est comme une interpellation comme quoi, il faudrait que je bosse davantage. Il n’y a pas que Claudy Siar que j’ai déjà eu l’honneur d’interviewer. José DA SILVA, Amobé MEVEGUE, Elida ALMEIDA et bien d’autres célébrités se sont déjà prêtées au jeu et j’avoue que c’est la preuve que j’évolue.

Rolland Djakou et Claudy Siar.
Rolland Djakou et Claudy Siar.

GABON CELEBRITES : Votre  passage  à  Abidjan  vous a donné  l’opportunité  de nouer des contacts avec de  grands noms du showbiz africain  en tête  desquels  le producteur Ivoirien David Monsoh. Comment s’est passé  votre  rencontre avec lui et quel impact cela a laissé  en vous ? 

 

R D: La rencontre s’était faite à l’hôtel Ivoire où je logeais pendant mon passage dans ce beau pays et un soir, alors que je devais aller visiter le quartier Cocody avec Yves de MBella, David était au hall avec certaines personnes, Yves nous a présentés. Le soir, nous sommes allés dans une boîte de nuit et de là, le contact s’est plus renoué. Nous ne sommes pas amis, c’est un grand frère qui apporte toujours ses conseils quand j’en ai besoin surtout quand je mets ma casquette de manager. Ma rencontre avec ce monsieur m’a permis de comprendre que l’on peut être riche et célèbre tout en restant aimable et respectueux. Il fait partie  des exemples pour moi.

 

GABON CELEBRITES : Vous êtes également dans le management artistique,  et le succès  d’un artiste  dépend  majoritairement du talent et du carnet d’adresses  de son manager.  Pensez-vous que c’est ce détail qui manque aux artistes gabonais pour mieux  s’exporter ? Comment  y  remédier ?

 

R D: Avant  il y avait ce problème, seulement maintenant, les gars commencent à comprendre, ils se forment  aux  ateliers  qui sont organisés dans le pays notamment par Magalie Wora et les autres. Un carnet d’adresses, des réseaux de distribution, de bonnes relations avec des promoteurs,  des programmateurs ou des responsables de programmations  et  des tourneurs, sont des atouts d’un manager. Je ne pense pas que j’ai ce qu’il faut pour donner une leçon de morale  ou des cours de management à qui que se soit pour le moment. En revanche, se former et voyager de temps à autres, font partie  des clefs.

 

Rolland Djakou et Amobe Mevegue.
Rolland Djakou et Amobe Mevegue.

GABON CELEBRITES : Abordez-vous  ce sujet  avec les  autres managers d’artistes gabonais pour une amélioration des choses ?

 

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R D: Oui exactement surtout ceux avec qui je suis en contact. Par exemple Michel Metogo  qui suit la carrière de NG Bling, Kendrick de Queen Koumb et quelques autres, des gars qui en veulent. Ce sont des personnes avec qui nous discutons souvent autour d’un verre (quand nous avons un peu de temps libre) pour la bonne marche de ce secteur dans le pays. Nous sommes jeunes  et avons tout ce qu’il faut pour réussir là où beaucoup ont échoué si et si seulement nous faisons preuve d’humilité et de reconnaissance.  Des personnes  comme Magali WORA (que je ne connais pas personnellement) ou encore Jules Kamdem, Latif Ogoula, Adamou Banoufe  sont des gars qui peuvent nous apporter énormément. Seulement, je le répète soyons humble.

 

GABON CELEBRITES : La musique urbaine gabonaise ne cesse d’évoluer, et on peut se permettre de dire que nous n’avons rien à envier aux autres.  Quels peuvent être  les mécanismes  à  mettre en place afin de  favoriser  son ascension véritable sur l’échiquier africain ?

 

R D: Ça commence à venir. Vous savez, on ne crée plus la roue, on copie ce qui se fait chez les autres, on l’adapte selon les besoins du pays et tout roule. Le digital occupe déjà une place très importante dans l’industrie musicale. Malheureusement pour nous en Afrique, précisément dans la sous-région en dehors du Nigéria, nous n’avons pas d’industrie musicale. Qu’à cela ne tienne, nous pouvons  nous  servir de ce nouveau  système de vulgarisation qui est même encore plus facile pour nous secouer et trouver notre place. Partout dans nos pays, les jeunes achètent  plus  les  téléphones   androïdes  pourquoi ? Parce qu’ils  peuvent télécharger, écouter et partager de la musique. Et pour le faire, il faut avoir un abonnement d’un des opérateurs  qui sont présents sur nos sols. Pour rester dans le cas du Gabon, concernant les artistes il faudrait mettre en place un mécanisme qui permettrait aux opérateurs de téléphonie mobile de leur verser un montant annuel sur l’utilisation de leurs chansons  comme sonnerie d’attente, d’où l’importance d’un bureau de droit d’auteur  dans le pays pour statuer  et réguler tout ceci.

 

GABON CELEBRITES : Avez-vous un artiste que vous gérez  actuellement, si oui quelle est son actualité  et qu’est-ce qui se prépare  le concernant ?

 

R D: J’ai un artiste avec qui je travaille depuis un moment. Ivy Célio c’est son nom d’artiste. Nous avons travaillé  sur son maxi-single il y a 2 ans je crois. Un maxi qui lui a permis de faire des scènes au Sénégal, au Cameroun. Le Tchad était prévu mais avait avorté pour des raisons de logistique. Actuellement, nous travaillons sur son album (son premier) qui j’avoue connaît un retard pour la simple raison que certains artistes qui collaborent avec l’artiste ont des calendriers trop chargés et nous allons à leurs rythmes mais cela ne saurait  tarder. Je peux juste vous donner le nom des pays d’où viennent  les artistes qui collaborent sur ce premier album : La France, le Cameroun (2 artistes), le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon. La suite c’est d’ici quelques mois.

 ROLLAND DJAKOU 4

GABON CELEBRITES : On s’achemine  à  la fin de notre entretien, y a-t-il un aspect auquel vous auriez souhaité  que l’on aborde ?

 

R D: C’est vrai qu’on ne dit pas souvent tout lors d’un entretien, mais ça  ira, vous avez bien appris vos leçons, vous vous êtes bien renseigné  sur moi. Bravo

 

GABON CELEBRITES : Merci Rolland Djakou pour cet entretien exclusif, bonne continuation dans la suite de votre carrière.

 

R D: Vous  faites bien de dire « exclusif » car il y a des détails  que je ne souhaitais pas encore aborder  mais bon….Merci à vous de m’avoir invité, c’était un agréable moment, j’ai occupé la place inverse et je sais désormais pourquoi certaines personnes n’aiment pas les interviews. Bravo pour ce que vous faites en ce qui concerne  la valorisation de la culture gabonaise et des valeurs que regorge le continent.

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