Stellia Koumba, c’est avant tout une voix. Une voix qui vous donne des frissons comme l’a justement fait remarquer le chanteur Vianney lors de la première phase des auditions de The Voice France 2021. La Gabonaise, qui se produit depuis de nombreuses années sur les scènes d’Agen sa ville de résidence dans le Sud-Ouest de la France, avait séduit le public et les internautes avec son interprétation de La Quête, un classique de Jacques Brel. De passage à Libreville pour présenter son nouveau single, c’était l’occasion pour nous d’en savoir plus sur cette jeune artiste que rien ne semble arrêter.
Comment êtes-vous devenue chanteuse ?
Je suis devenue chanteuse alors que je ne m’étais pas tracée cette voie. De formation économie, sociale et politique, le destin, comme revendiquant ce qu’il m’a donné depuis ma naissance, m’a remise sur la voie de la musique; non plus simplement en famille mais en devenant chanteuse professionnelle.
Comment avez-vous vécu la sélection pour The Voice France 2021, notamment dans l’équipe de Florent Pagny ?
C’est tout d’abord avec Vianney que je débute mon aventure The Voice avant de rejoindre l’équipe de cet autre grand monsieur qu’est Florent Pagny. Là encore, j’ai eu la grâce de pouvoir choisir et je l’ai choisi lui, pour son avis donné en ma faveur à l’issue de l’étape des Battles. Je me souviens d’un homme simple, humble et généreux, qui m’a encouragé jusqu’au bout. J’ai été honorée.
Comment gérez-vous la vie devant les caméras et celle lorsque les caméras s’éteignent ?
Il est vrai que mes différents déplacements dus à mon travail, peuvent me faire louper quelques évènements familiaux mais ma famille c’est mon ancrage. Je vis toujours pas loin de mes parents, je préfère faire 1000 déplacements mais toujours revenir pas loin.
La vie devant les caméras est bien spéciale mais je crois avoir cette grâce du fait que je n’en ai pas rêvé, de ne pas être en déséquilibre par rapport à ça. C’est comme une mission que je remplis et quand c’est fait, je rentre normalement à la maison retrouver les miens.
Après avoir fait des spectacles aux côtés des pointures de la musique française, avoir même été dans les chœurs de Francis Cabrel, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous lancer en solo ?
Une fois de plus, le destin qui était écrit. Je me suis lancée après une blague faite à un ami musicien (Thomas Cogny) pour qui j’avais fait les choeurs dans son album. Quelques semaines après, au téléphone, je lui disais: “la prochaine ce sera moi”. Il m’a prise au mot en me proposant de réaliser mon CD; que je pouvais commencer par un EP de 4 ou 5 titres sachant qu’il m’en avait déjà composé 3. Le temps de la réflextion sur quelques jours et j’ai accepté de me lancer !
Votre single “Pas le droit” est un air assez triste qui parle d’une réalité vécue au quotidien par de nombreuses personnes. Racontez-nous là, une expérience personnelle ?
“Pas le droit”, je n’aurai jamais pensé écrire et composer cette chanson. Oui, une histoire personnelle que je dévoile presque 4 ans après… l’histoire de l’impossibilité d’aimer parce que je ne suis pas de la “bonne” couleur de peau. Parlons clairement de racisme culturel et lui comme moi en avions beaucoup souffert.
C’était lors d’un stage d’écriture chez Francis Cabrel, motivée par le directeur de cette école qui me disait qu’il était temps que j’écrive et compose mes propres textes au lieu de simplement interpréter ceux des autres. Je n’en avais pas la conviction jusqu’à ce que, motivée par cette foi en moi, j’ai décidé, deux jours avant la fin du stage, de me poser et sortir ce que j’avais enfoui en moi : le fait de ne pas avoir eu le droit. Et effectivement, nous sommes nombreux dans ce cas; que ce soit à cause de notre couleur de peau, de notre rang social, de notre physique, de notre croyance.
Pensez-vous être très écoutée par vos compatriotes Gabonais ? Sommes-nous dans votre cible musicale ?
Grande question ! Le fait que je ne me sois pas faite connaître au Gabon, explique que je n’y sois pas écoutée et il est vrai que le style musical dans lequel j’ai débuté et évolué n’est pas “typiquement” gabonais. Mais détrompons-nous car en venant au Gabon en août dernier, plusieurs journalistes m’ont dit avoir beaucoup été touchés par “Pas le droit” notamment.
Par ailleurs, comment me découvrir si moi-même jusqu’ici, je ne m’étais pas faite découvrir ? Je ne faisais qu’accompagner les autres et comme je vous l’ai dit, c’était une voie que je n’avais pas envisagée. Maintenant que je l’envisage, les choses seront différentes et j’ai la chance d’avoir signé avec une production qui va s’occuper de me faire éclôre.
Pour répondre à la seconde question, je dirai simplement que la musique transcende les coeurs, les cultures… Alors, il n’y a pas de cible musicale. Ma musique est pour tous ceux qui s’y sentiront touchés; Gabonais ou pas. Mais avec un titre en punu dans mon EP qui sort en Octobre, je pense quand même que la cible visée est bien mon Gabon.
Votre premier EP sort donc en Octobre, comment pourrons-nous nous le procurer ?
L’EP qui sortira en octobre prochain sera disponible sur toutes les plateformes de téléchargement et dans différents points de vente en version physique. En attendant, deux singles ont déjà vu le jour et sont téléchargeables sur les plateformes: “Pense à moi” et “Pas le droit”.