Qui sont les artistes gabonais les plus vendus sur le territoire national ? C’est sur le terrain que GabonCélébrités mène l’enquête pour vous.
La musique urbaine gabonaise peut bien prendre en otage maquis, boites de nuit et être présente sur tous les réseaux sociaux, les rois de la vente au Gabon demeurent, indétrônables, dans le champ de la variété. En effet, le quatuor gagnant à l’heure actuelle de la musique gabonaise se compose de Patience Dabany, Pierre Claver Akendengue, Nicole Amogho et Amandine. Ces piliers de la chanson restent aujourd’hui les artistes les plus vendus au Gabon.
Si ces icônes populaires n’ont ni compte twitter, ni fan page facebook, elles possèdent toutes un public fidèle qui fait la différence.
Pour recueillir toutes ces informations, nous avons effectué une visite chez tous les disquaires librevillois : Discotype Mbolo, Carrefour Léon Mba, Awendjé, ou au Rolling store Likouala. Nous tenions à recenser un bon nombre de données pouvant nous fournir l’état exact de la vente de la musique au Gabon. Qui vend le plus ? À quelle fréquence ? Quel est le profil des acheteurs ? Et pour cela, nous avons pris le temps d’échanger avec ces vendeurs pour obtenir les réponses les plus précises possibles à nos questions.
Pierre Claver Akendéngue et la Mama (Patience Dabany ) sont les premiers noms cités sans hésitation par les disquaires . Suivi de Nicole Amogho, Amandine,Laure Rekoula et Poumi Ikéniza. Le seul artiste de musique urbaine qui sorte du lot est Frank Baponga. Quant au style Gospel, Ida Moulacka arrive en tête.
Nous avons tenté d’obtenir des chiffres.
Par exemple combien d’albums ont-ils vendus depuis le début de l’année ? Très difficile à ce niveau d’obtenir des données chiffrées, mais la réponse est unanime : ‘’La variété c’est ce qui marche, ça vend beaucoup ‘’. L’audience n’est presque pas définie mais selon eux ces albums sont plus achetés dès leur sortie. Les gros noms de la variété gabonaise ont un public qui depuis déjà des décennies est là pour eux. De plus, cette variété touche l’ensemble des tranches d’âges, même si les derniers albums de Nicole et Amandine par exemple sont plus achetés par les clients entre 30 et 60 ans.
Quel secret ont-ils ? N’ont-ils pas les mêmes procédés de production ou de promotion que les artistes urbains ? Sont-ils plus organisés ?
Si Franck Baponga est celui qui vend le plus côté artiste urbain gabonais, le nom de celui qui arriverait en seconde place n’est même pas connu des disquaires. Comment comprendre que ces artistes dont la fan base est énorme ne vendent pas ? La jeunesse de leur public serait-elle un début de réponse. Est-ce un problème de pouvoir d’achat pour ce public quand on sait que certains albums peuvent être vendus jusqu’à 10.000 fcfa.
Quels sont leurs atouts ?
Le marché du disque quasi inexistant et sans donnés est compliqué à comprendre. Nous pouvons néanmoins noter quelques atouts qu’ont ces artistes de la variété.
Tout d’abord, ils proposent de vrais albums, réfléchis et aboutis qui ne se contentent pas d’être une collection de sons mis ensemble. Nos artistes de variété travaillent. Si nous prenons des noms tels que Nicole Amogho ou Amandine, coté qualité, de la composition à la conception des albums, on ne peut rien reprocher à ces dames. Certes, elles bénéficient d’une solide fan base mais la vérité est que le travail fourni en amont est énorme. C’est bien là le cœur de tout succès.
D’autre part, ces artistes chantent en français mais aussi dans leurs langues vernaculaires. Si vous pensez que cela n’est pas significatif pour le marché gabonais, détrompez-vous. Patience Dabany, Nicole Amogho, Amandine , Nadege Mbadou pour ne citer que celles-là chantent dans différentes langues du Gabon. C’est un atout. La variété est populaire est pour cela plonge ses racines dans notre quotidien mais aussi notre culture. A ce titre, elle est irremplaçable.
Enfin, ils sont organisés. Leur promotion passe par une vraie présence sur les médias, le tournage de vidéos et de nombreuses prestations dans le pays. Sans doute, ces grands noms disposent-ils de moyens financiers et de soutien dans le monde des entreprises qui font aujourd’hui cruellement défaut aux chanteurs urbains émergents. La stratégie promotionnelle de ces poids lourds de la variété est depuis longtemps rôdée et éprouvée. L’expérience paye.
Il y a dans le marché de la musique place pour tout le monde. Pourtant, il serait bon que les nouveaux talents de la scène urbaine sachent se nourrir de l’expérience de leurs aînés en matière de stratégie pour se donner enfin les moyens de vivre de leur art et de le faire partager au plus grand nombre. N’est ce pas là l’ambition de tout vrai artiste ?