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Starlyne Ada, actrice : « Les réalisateurs et comédiens gabonais peuvent valablement concurrencer nos voisins du continent »

Starlyne Ada, actrice : « Les réalisateurs et comédiens gabonais peuvent valablement concurrencer nos voisins du continent »

Ayant diverses flèches à son arc comme elle se plaît à le dire, Starlyne Ada est une actrice de cinéma avec plusieurs courts et longs métrages à son actif. Elle est aussi une femme d’affaires rompu à la tâche avec sa marque de prêt-à-porter et d’accessoires « Fight back stories ». En plus de ses talents artistiques, Starlyne Ada est une conférencière qui milite pour l’autonomisation et l’impact positif des femmes sur la société. Découvrez cette actrice multi-talents.



Bonjour Starlyne Ada. Merci d’avoir répondu à notre invitation pour cette interview, comment allez-vous ?

Bonjour, je vais très bien merci. C’est moi qui vous remercie pour l’intérêt porté à mon égard.

Comment vous êtes-vous intéressée au cinéma au point d’en faire votre profession ?

Depuis que je suis petite, j’ai toujours été le petit bout-en-train de la famille. Je faisais rire tout le monde et je me souviens que j’aimais bien me « produire » devant ma famille en dansant et en jouant la comédie, et en échange j’avais droit aux bonbons et aux applaudissements.

En grandissant, je me suis concentrée sur mes études en mettant de côté ces aspirations artistiques (rires). Mais comme on dit, ce qui est à toi est à toi, donc c’est tout naturellement que cette ferveur s’est de nouveau réveillée mais cette fois avec beaucoup plus de maturité et de sérieux. C’est ainsi que j’ai tout abandonné pour tenter de réaliser ce rêve qui semblait tellement lointain mais en même temps pas impossible.

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En 2013 vous avez joué dans le court métrage ‘‘Kiss kiss bang bang’’, racontez-nous cette expérience.

Ce fut une belle expérience. Pour moi, c’était l’un de mes premiers courts métrages. Le réalisateur est un ami et il m’avait  contacté pour interpréter le rôle de Juliette comme dans « Romeo et Juliette ». J’ai évidemment accepté et ce fut très marrant car le scénario était très « décalé ».

« Jeu de dames » est une autre production cinématographique à laquelle vous avez pris part en 2013. Comment s’est passé le casting et quel était votre rôle dans ce long métrage ?

Le casting s’est très bien passé, dès que j’ai lu le synopsis, j’ai immédiatement eu envie de prendre part au projet. C’est une comédie romantique qui relate les vies de cinq jeunes femmes aisées afro-européennes. Elles sont toutes belles, intelligentes et indépendantes. Elles tentent de se faire une place dans un monde pas toujours évident. On suit donc leurs aventures amoureuses, professionnelles et personnelles.

Dans cette comédie, je joue le rôle de la petite sœur de  l’une des cinq copines qui regarde de l’extérieur comment ces « Wonder Women » mènent leurs barques.

Le 25 mars 2017 à Paris est sorti le film « L’envers du bonheur ». Vous y joué le rôle principal. De quoi parle-t-il et qu’est-ce qui le distingue de vos précédents films ?

Oui effectivement, le 25 mars dernier est sorti à Paris le film L’Envers du Bonheur de Éric Ntalani. C’est un film qui parle de l’histoire de Bellevie, une jeune femme belle et insouciante qui est mariée à un riche homme d’affaires du nom de François Bakole, rôle interprété par l’acteur Congolais Ventouse Mbala.

Bellevie a quitté son fiancé Serge pour François BAKOLE, auprès de qui elle pouvait enfin vivre son rêve : le bonheur. Mais très vite elle va en découvrir l’envers.

Dans ce film, il était question de mettre en évidence les effets négatifs de la quête de l’argent facile. Beaucoup de jeunes femmes pensent souvent qu’il suffit d’avoir une belle voiture, de beaux vêtements de luxe etc., pour être une personne qui a réussi dans sa vie sans se rendre compte que parfois derrière cette opulence peut se cacher des dimensions catastrophiques dont elles n’ont pas conscience ou qu’elles prennent à la légère.



Comprenez-moi bien, je ne fustige personne, je ne dis pas que c’est mal d’aimer les belles choses, au contraire moi-même je les aime. Mais, je dis simplement qu’il serait important pour nous, hommes comme femmes d’avoir le goût de l’effort personnel et de contrôler cette avidité financière afin de ne pas tomber dans des pièges qui pourraient nous coûter notre dignité ou pire, notre vie.

Et c’est le genre de projets de conscientisation auxquels j’aime prendre part car c’est à cela que sert un artiste: utiliser son talent pour mettre en lumière certaines situations du quotidien.

Êtes-vous satisfaite de votre bilan dans le milieu du cinéma, de vos débuts à maintenant ?

En tant que perfectionniste, il est vrai que j’aime toujours aller plus loin afin de tenter d’atteindre l’excellence. Cependant, je suis fière de mon modeste parcours et je continuerai de tout mettre en œuvre afin d’atteindre mes objectifs. Je sais que le meilleur allier d’un Homme c’est le temps et le temps est quelque chose dont je n’ai pas la maîtrise. En revanche, la foi, la persévérance et le travail sont quant à eux des éléments que je peux continuer à entretenir et de faire croître.

Bien que vous viviez à Paris et que votre carrière a démarré là-bas, envisagez-vous aussi de vous produire  aussi localement au Gabon ?

Bien évidemment, le Gabon reste mon premier amour, cette terre bénie qui m’a vu faire mes premiers pas d’artiste (rires). D’ailleurs, c’est toujours avec fierté que je la représente partout où je vais.

Donc oui, cela me plairait beaucoup, d’autant plus que cela ne s’arrêterait pas qu’au niveau cinématographique car comme j’aime à le dire, je suis une femme disposant de plusieurs flèches à son arc (rires).

Comment jugez-vous l’évolution du cinéma gabonais ?

Le cinéma gabonais est en pleine mutation. On voit un réel engouement pour le métier, que ce soit dans la technique ou le jeu d’acteur. Beaucoup de personnes se professionnalisent de plus en plus dans le domaine, en prenant exemple sur des professionnels dans la réalisation tels que Melchy Obiang, Nadine Otsobogo, John Franck Ondo, qui est un ami avec qui nous échangeons régulièrement sur cette question et les différentes possibilités.

Donc pour ma part, je pense que les réalisateurs et comédiens gabonais peuvent valablement concurrencer nos voisins du continent aux compétitions internationales sans l’ombre d’un doute.

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Votre notoriété vous amène à intervenir dans diverses causes nobles, en l’occurrence le forum AFAP (Femmes Africaines et Pouvoir). De quoi s’agit-il ? Avez-vous ressenti comme un devoir et une mission de prendre part à ce forum ?

L’AFAP est un réseau de femmes qui a pour vocation d’aider celles-ci à révéler leur pouvoir et leur savoir-faire. C’est un vivier de compétences. Ce sont des  rencontres composées d’événements sociaux et d’affaires pour aider les femmes à s’épanouir personnellement et professionnellement.

Cette invitation, je ne l’ai pas ressentie comme un devoir mais comme une nécessité pour moi de partager mon expérience afin que les participantes soient encouragées dans leur volonté d’entreprendre au travers de mon expérience.

J’avais envie qu’ils se disent : « Si ce petit bout de femme a pu croire en elle et réaliser ces choses, pourquoi pas nous ».

Partager son expérience est important car parfois une parole entendue peut être ce dont on a besoin pour déclencher la destinée  de quelqu’un. Cela fut le cas pour moi et depuis ce jour, j’utilise ma bouche pour distiller cette bonne parole à toutes celles et ceux qui ont besoin d’encouragements pour réaliser un projet.

A travers vos post Facebook, vous militez énormément pour la conscientisation de la femme sur son potentiel a impacter positivement son environnement. Pensez-vous que notre société actuelle a fait perdre à certaines ces valeurs ?

Je suis une personne qui évite le plus possible de juger les gens et leurs comportements. Ce que je peux faire par contre, c’est donner un point de vue qui pourrait être une réponse à une question ou à une situation que l’on vit.

De par mes expériences, je me suis rendue compte que l’on faisait beaucoup d’erreurs par manque de connaissance, et par connaissance, j’entends, la lecture des tours et contours des situations qui nous entourent.

En tant que femme, je veux changer à mon niveau la représentation de la femme dans la société notamment de la femme africaine. Il ne s’agit pas de réclamer bêtement l’indépendance féminine, en faisant ce que l’on veut et manquant de respect à qui veut l’entendre au nom de la liberté d’expression et de mouvement mais il s’agit de représenter des femmes aux valeurs fortes en matière d’éducation, d’instruction et d’autonomisation économique afin d’être un acteur majeur dans l’économie de son pays d’accueil ou d’origine.

Tout ceci en gardant à l’esprit que le but final pour nous Africains c’est d’être cet « acteur majeur » dans notre pays car il est d’usage de dire « vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres ». Donc peu importe ce que je fais ou ferai dans ma vie, je garde toujours ces orientations dans ma tête.

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Sous un autre registre, vous êtes également une femme d’affaires. Vous vous êtes lancée il y a quelques mois dans l’industrie du textile avec la sortie de votre marque « Fight Back Stories». Pourquoi ce nom et qu’est-ce qu’on y retrouve ?

Fight Back Stories est une marque de prêt-à-porter et d’accessoires, dont le concept a été réfléchi depuis plusieurs années et qui a officiellement vu le jour en mars 2017.

« FIGHT BACK » est une expression anglophone généralement évoquée lorsqu’il s’agit d’auto-défense. Dans le contexte de la marque, il ne s’agit pas d’une riposte physique mais mentale. Au travers de ce concept, nous voulons promouvoir le développement de la force intérieure des individus qui permet d’affronter les difficultés et obstacles qui peuvent se dresser face à eux.

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Quant à lui, le mot « STORIES » signifie en anglais « Histoires » car en effet, notre marque célèbre l’histoire de toutes ces personnes vaillantes n’ayant jamais « baissé les bras », et ce, de manière perpétuelle.

Nous voulons encourager nos clients à croire en eux ainsi qu’en leurs aptitudes. Nous tenons particulièrement à ce que nos clients sachent qu’il est important de toujours se relever, peu importe les coups reçus, car il est d’usage de dire qu’après la pluie vient toujours le beau temps.

Nous proposons à ce jour des articles issus de notre collection été 2017 :

  • Polos manches courtes
  • Casquettes
  • Sacs de voyage
  • Sweats
Deux modèles arborant des polos " Fight Back Stories " de Starlyne Ada.
Deux modèles arborant des polos ” Fight Back Stories ” de Starlyne Ada.

En tant que femme entrepreneure, s’engager et s’investir dans un projet n’est pas gagné d’avance, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans le lancement de cette marque ?

La première difficulté fut interne. En effet, il était primordial pour moi de me questionner de manière profonde sur l’intérêt de cette marque pour le client. Je me suis demandée par où j’allais pouvoir commencer et je me suis souvenue que ce qui compte premièrement ce n’est pas le produit en lui-même mais l’élément immatériel qu’on veut vendre au consommateur.

La réponse fut évidente, la touche immatérielle que je voulais apporter à mes clients était « la force intérieure». Je souhaite que toutes les personnes qui porteront du Fight Back Stories sachent que cette chose qu’ils ont entre leurs mains est le résultat d’une idée et que par conséquent, si elles aussi le souhaitent, elles peuvent développer leurs idées et leur donner vie.

Ensuite, les autres difficultés n’étaient que naturelles dû au choix de l’activité. Mais je suis une personne qui sait ce qu’elle veut et où elle va, et donc peu importe les obstacles devant moi j’y ferai face et je les affronterai les unes après les autres. Cette réussite je ne la veux pas uniquement pour moi mais également pour ma famille, mes amies, et toutes les personnes qui croient en Fight Back Stories et qui à travers moi croient en elle.

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Quel est le feedback du public depuis le lancement de votre marque et comment peut-on se procurer vos produits ?

Le feedback sur Fight Back Stories est très positif. De nombreuses personnes ont apprécié le concept et cette volonté de la marque de donner envie aux futurs clients de ne jamais abandonner malgré les épreuves. J’en suis vraiment ravie, car au-delà du vêtement, je voulais que les gens comprennent le message derrière.

Vous pouvez vous procurer nos articles sur le site : www.fightbackstories.com

Nous sommes également accessibles sur nos réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter et YouTube.

 

« Lorsqu’on identifie ses forces et ses faiblesses les obstacles ne sont plus que des étapes à passer. »

 

Quelle sera l’actualité de Starlyne Ada dans les mois à venir ?

J’ai été membre de l’organisation du Festival International du Film de Famille qui s’est déroulé à Dakar du 20 au 22 Octobre en partenariat avec le Ministère de la communication.

La sortie officielle d’un film dans lequel j’ai joué est prévue avant la fin de l’année 2017. J’ai également d’autres projets en attente de finalisation. Dès que j’en sais plus, vous en serez les premiers informés (rires).

Starlyne Ada.
Starlyne Ada.

Avez-vous  un dernier message à  adresser à nos lecteurs et lectrices ?

Le message que je pourrais adresser à ceux et celles qui liront cet article est qu’il est important de se connaître intérieurement; pas uniquement dans la forme mais dans le fond afin de découvrir cette chose qui nous rend unique et qui pourrait être exploitée à l’extérieur dans le but de nous apporter un épanouissement personnel et une croissance professionnelle. En effet, lorsqu’on identifie ses forces et ses faiblesses les obstacles ne sont plus que des étapes à passer.

Nous arrivons au terme de notre entretien, encore merci à vous et succès dans vos entreprises.

Merci à vous, bravo et bonne continuation pour ce que vous faites pour les artistes Gabonais.

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