C’est une rencontre assez particulière entre deux artistes aux parcours singuliers qui aura lieu le 16 Mai au Théâtre le Nez Rouge à Paris.
D’un coté, c’est le Gabon de Jann Halexander avec son univers, ses chants et tout le patrimoine qu’il peut représenter et de l’autre c’est la Russie de Veronika Bulycheva, cette chanteuse guitariste venue de l’Oural.
“Une urgence au cœur des préjugés et des clichés” , c’est ainsi que se définit ce rendez-vous pour ces deux artistes qui ont la France comme pays en commun. C’est une invitation pour les curieux, ceux qui n’ont pas peur d’aller au-delà des polémiques actuelles et de ce qui est représenté dans le quotidien. Ce spectacle est un appel à ceux qui rêvent de découvrir un peu d’humanité venant de tous les horizons.
C’est donc un concert dédié à l’humanité dans ses différences comme le témoigne Veronika quand il s’agit d’évoquer Jann Alexander.
« Il est différent… marqué par ses origines qu’on ne peut nier vu son apparence. Il ne parle pas beaucoup mais quand il prend la parole il me surprend par ses connaissances dans des domaines très variés qu’il exprime avec une aisance en déployant ses points de vue sans crainte.
On vit dans un monde binaire : nord – sud, blanc – noir…en Jann j’ai rencontré « l’autre », celui qui dévoile sur mes méconnaissances, à moi, qui suis remplie de certitudes comme beaucoup de mes semblables issus du grand Est ! M’être embarquée tout doucement dans le processus du montage de ce spectacle me fait évoluer. À travers nos différences, j’apprends à me connaître davantage.
Vive la douce France qui nous permet cet espace où l’on peut prendre le temps de s’apprivoiser l’un et l’autre ! »
Née d’un père Russe et d’une mère Oudmourte dans un petit village de l’Oural, Veronika Bulycheva quitte la Russie en 1992 pour Paris après avoir achevé ses études à l’Académie des Arts de Saint-Petersbourg. Un grand saut, une nouvelle vie, une nouvelle culture et 4 albums en carrière solo.
Quant à Jann Halexander, qui a déjà collaboré avec d’autres artistes gabonais comme Tita Nzébi ou François Ngwa, ce spectacle et cette rencontre avec Veronika représentent beaucoup pour lui.
‘’C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui aime le mauvais café. Je veille donc à acheter du café premier prix vraiment mauvais quand elle vient. Il faut savoir accueillir les gens. Plus sérieusement, il y a encore un enfant en moi qui rêve d’immensité, qui court après l’immensité. Et alors je découvre l’immensité en elle. Parce qu’elle vient de la Grande Russie ? Des grandes steppes?
Peut-être. Mais pas seulement. Elle peut parler pendant des heures sur la puissance du sentiment amoureux. Et j’écoute, captivé, ne rien dire, juste l’écouter, elle s’exprime très bien, cherche le mot juste, le plus juste possible. Veronika a brisé quelques clichés tenaces que j’avais sur la Russie, pays où je m’étais pourtant rendu à plusieurs reprises : Moscou.
Oui mais la Russie n’est pas Moscou. Pas plus que Paris n’est la France ou Libreville le Gabon. Et alors à son contact, je me suis souvenu que l’enfant que j’étais ne courrait pas seulement après l’immensité. Il courrait après les autres, après l’Autre.
Pour apprendre, pour comprendre, pour aimer. Plus simplement : pour vivre. Ce spectacle depuis le début est une aventure, une folle aventure, une belle aventure humaine, avec ce sentiment qu’elle et moi sommes peut-être avec quelques autres les pionniers d’un nouveau monde…
Être biculturel est une fragilité ou une force ? Ce spectacle pourra peut être trouver la réponse. Le tarif unique est de 15 euros.
Les billets sont disponibles sur le site Le Nez Rouge, la FNAC et Billet Reduc.