Véritable phénomène au Cameroun, Ténor est en train de s’imposer et devenir une figure incontournable de la musique urbaine tant sur la scène camerounaise que dans l’Afrique entière. Il a eu la gentillesse de se prêter à notre jeu de questions/réponses et d’étaler sans langue de bois sa vision concernant sa musique et ses projets d’avenir.
Bonjour Ténor, merci d’avoir choisi notre média pour pouvoir t’exprimer sur ton actualité. Comment vas-tu ?
Bonjour Gabon Célébrités, merci à vous de m’avoir accordé cette opportunité de m’exprimer sur votre média, je vais super bien j’espère que vous, l’Afrique et tout le Gabon aussi.
Tu es considéré comme le nouveau phénomène du rap au Cameroun et très bientôt en Afrique également. D’où tires-tu l’inspiration de ta musique ?
L’inspiration, je pense qu’il n’y a pas milles explications, c’est uniquement DIEU.
Ton succès a commencé à prendre forme avec le titre « Nathalie », t’attendais-tu à ce que le public réagisse aussi positivement à la sortie de ce single ?
Je m’attendais quand même à une réaction du public positive ou négative. Après, de mon côté, j’ai beaucoup plus misé sur la beauté de la chanson elle-même avant le fond.
Tu dis dans un extrait de cette chanson « Une Nathalie c’est juste une prostituée mais le genre qui ne s’assume pas ». Était-ce une sorte de règlement de comptes avec Nathalie Koah qui, on le rappelle, a défrayé la chronique avec son livre Revenge Porn à propos de sa relation avec Samuel Eto’o ?
Règlement de comptes? Je ne pense pas. C’était juste une chanson, qui à la base était un freestyle, après ça peut être interprété relativement chez chacun, mais aucunement un règlement de comptes en tout cas.
Puis s’en est suivi « Do le Dab », véritable hit qui a mis toute l’Afrique d’accord. Tu as su redonner un goût local à cette tendance occidentale qu’est le « Dab ». Raconte-nous comment tu t’y es pris pour réaliser ce titre.
Le 20 mai 2016 quand j’ai écrit cette chanson, j’ai appelé mon producteur et je lui ai dit, “Monsieur DEX WILLY, on tient notre hit…” et a cappella même il a accroché direct et on a bossé dessus jusqu’aujourd’hui on en est là ! On Do Le Dab!
War Music Machine avec la collaboration de Big Dreams participent à la gestion et au développement de ta carrière. Dis-nous en un peu plus sur ces deux structures ?
Big Dreams c’est une superbe équipe de bosseurs et de passionnés par ce qu’ils font, une équipe pour laquelle j’ai beaucoup de respect mais malheureusement trois mois après la sortie audio de Do Le Dab, les conditions ne nous ont pas permises de continuer à travailler ensemble. Donc depuis le temps, je travaille avec War Machine jusqu’à présent, et voilà c’est une structure de production très ouverte de Monsieur DEX WILLY qui développe les jeunes talents, et œuvre énormément pour la gestion de l’image et artistique de leurs produits.
Tu es un jeune artiste prônant la culture camerounaise, et qui donne un intérêt particulier au mboa hip-hop, un RAP épicé à la sauce camerounaise, abordant des thèmes très variés tout en s’inspirant du quotidien. Quels sont les challenges que tu t’es fixé pour amener le rap camerounais à un niveau supérieur ?
Mes challenges fixés sont au niveau de l’image, de ma manière de vendre et transporter non seulement ma culture à moi, mais aussi toute la culture camerounaise aux yeux du monde à travers la musique urbaine du CAMEROUN. Mais là ce n’est que la base, je pense que grâce aux efforts communs chaque acteur donnera à sa manière un coup de pouce, et le rap camerounais sera alors à un niveau supérieur.
On te voit très régulièrement avec un autre rappeur, Franko, auteur du hit « Coller la petite », quels sont vos liens ?
Il est pour moi comme un grand frère de son. Il me conseille beaucoup, il me donne les marges et me fait beaucoup apprendre de son expérience, comme aussi il sait me faire découvrir les meilleurs endroits de Douala.
La musique camerounaise connaît un véritable boom depuis un moment déjà. On ne cesse de découvrir de nouveaux talents chaque jour. Comment expliques-tu ce phénomène, quel en a été le déclic ?
Ce phénomène découle de la volonté manifeste de la jeunesse créative et dynamique de donner le meilleur d’elle. Grâce aux réseaux sociaux, on a appris à apprivoiser l’opportunité de mieux se vendre à l’échelle internationale et de contourner les freins souvent rencontrés sur les médias traditionnels. Le boom de la musique camerounaise est aussi l’incidence directe de la personnalisation au sein de plusieurs métiers autour de l’artiste et le perpétuel besoin de s’arrimer aux standards internationaux en termes de qualité mais aussi de quantité de production.
Nos deux pays sont voisins et frères, quels sont les artistes gabonais que tu apprécies et avec qui pourrais-tu collaborer un jour ?
J’apprécie beaucoup Patience Dabany, la Mama. Elle a séduit tout le Cameroun. On ressent tout de suite la rigueur et le professionnalisme dans son travail qui est toujours de très bonne qualité. Donner autant d’énergie à son âge, c’est respectable. J’ai écouté Kôba Building à l’époque où le label Eben Entertainment faisait la pluie et le beau temps du hip hop Gaboma, mais je me sens plus proche d’un artiste new school et polyvalent comme NG Bling.
Nous sommes dans une nouvelle année, que peut-on te souhaiter Ténor ?
Souhaitez moi longue vie et une belle carrière. Parce que je me vois à 65 ans sur scène, tout frais en train de donner du plaisir à mon public.
Un dernier mot à l’endroit de nos lecteurs et lectrices ?
C’est grâce à ceux qui nous suivent et nous soutiennent qu’on a la force d’entrer en studio pour donner le meilleur de nous-même. C’est grâce aux soutiens multiformes des lectrices en kaba ngondo et aux lecteurs qui sont de bons gars qu’on se forge au quotidien pour être meilleurs et exemplaires.
Nous arrivons au terme de notre interview, merci encore à toi d’avoir répondu à nos questions et bonne continuation pour la suite de ta carrière.
C’est moi et toute mon équipe de War Machine qui vous remercions pour cette vitrine que vous nous offrez sur la plate-forme des célébrités. Ce fut un honneur pour moi. Merci encore pour l’intérêt et le soutien.