C’est une ambiance de Noel tropicale avant l’heure que nous offre toute la semaine la Galerie Ephémère de Libreville. Discrètement niché au cœur de Batterie IV, cet atelier dans lequel travaille tout au long de l’année Jaki Vlaovic s’ouvre à la création artisanale gabonaise jusqu’au 11 décembre, offrant à chacun la possibilité de dénicher le cadeau de Noel original. C’est la maîtresse des lieux, elle-même qui nous accueille, une assiette de gâteaux maison au gingembre à la main dans une ambiance zen sur fond de musique lounge. Car Jaki Vlaovic sait recevoir : cette année six exposants en plus d’elle-même proposent la palette de leurs talents au public. C’est donc le monde culturel dans sa diversité qui se donne rendez-vous à la galerie à commencer par la peinture représentée par une Espagnole, Daniela Montes, un Gabonais, Magic, Mata la franco-chinoise et Noelle Zano. Sans compter la présence de l’artisanat d’art avec Brigitte Nsie Nsami, et l’atelier L’AFabRIQUE travaillant tous deux le pagne dans tous ses états.
En effet, si la planète de l’art s’est donnée rendez vous à la Galerie Ephémère, chacun a à cœur de travailler sur des objets ou des représentations exclusivement gabonaises. En témoignent, les œuvres de Jaki Vlaovic, offrant une nouvelle vie à des matériaux africains aussi protéiformes qu’originaux. Les meubles en pagne bien sûr, dont les tissus ont été chinés au gré des voyages de l’artiste Serbo Belge, les chaises en Okoumé revisité grâce au recours de la cire mais aussi les objets laqués achetés au marché artisanal de Libreville puis confiés aux mains experte d’un carrossier de la place qui les travaille comme une voiture. Un style que la créatrice elle-même qualifie « d’africano-vintage ». Le masque Fang en particulier si beau dans sa simplicité connait ainsi une nouvelle aura que Jaki juge « désacralisée ». Et, tranquillement lovée sur un petit tabouret néo-africain, elle poursuit : « Tout vient d’ici, je fais avec ce qu’il y a. Les bijoux sont déclinés en bois d’ici, les perles en laiton fabriqués au Gabon. Pour les lampes, je travaille avec un soudeur gabonais et une dame. Je veux garder quelque chose d’artisanal et ne pas tomber dans un « côté sortie d’usine » ».
C’est dans son quotidien gabonais que Jaki Vlaovic trouve donc son inspiration. Armée de son Iphone, elle prend la série de photos du Feu de Batterie IV derrière son volant. Pas de mise en place, le téléphone lui permet de saisir l’instant comme autant de variations de l’humeur du jour à Libreville. Une manière de saisir « le temps qui passe » explique-t-elle. Le résultat en est saisissant. Pour cette artiste multiple, la poésie habite le quotidien : il n’est qu’à abandonner les essuies glaces les jours de pluie pour donner toute sa beauté au front de mer sous un rideau d’eau. « C’est si beau, Libreville sous la pluie », ajoute-t-elle dans un sourire. Les clichés de Jaki Vlaovic racontent une histoire à l’image de sa série mettant en scène la poupée rebaptisée par ses soins Ouin-Ouin. Postée près d’une poubelle pendant plusieurs jours, personne ne s’était aventurée à la ramassée de crainte sans doute qu’elle ne soit fétichée. De là, naquit dans notre artiste, l’idée de photos en situation : non lavée et affublée d’une ou plusieurs cigarettes, Ouin-Ouin prend donc la pause et offre son regard louche au spectateur intrigué. « Ainsi, chacun se raconte une histoire. Cette fiction vraie emmène. » explique non sans plaisir ludique notre hôtesse du jour.
Un univers original et bien d’autres à découvrir donc jusqu’au 11 décembre.
Batterie 4, 1ère à droite en descendant vers Gros Bouquet 1 par l’Eglise Saint André Et Citibank. A droite de l’épicerie Mac Donald devant GB1, impasse où se trouvent les parcs nationaux.
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