La Ntcham : ainsi se nomme le nouveau pas qui pulse au Gabon ! Cette nouvelle danse urbaine qui vient de voir le jour aurait même de quoi reléguer notre cher Ndem au rang de joli souvenir bon à jeter aux oubliettes.
Comme pour son illustre prédécesseur, c’est l’artiste J-Rio qui a su donner à cette danse un nouvel essor. Et voilà, qu’à peine sorti de nos mapanes, nos bars, ou nos boîtes de nuits, le nouveau déhanché tendance s’exhibe déjà sur Youtube tout comme parmi les rangs de la diaspora gabonaise.
Le Gabon est un pays qui compte beaucoup de danseurs professionnels et nombreux sont ceux dans leur rang justement spécialisés dans la danse urbaine. Des groupes tels que Cie No Fear, Danse Fe ont su, au Gabon comme à l’international, faire montre de leur talent. Qu’on se le dise : quand ils s’en donnent la peine, les Gabonais sont de bons danseurs.
A l’arrivée du Ndem, tout comme pour le Jazzé, des artistes telle que « la Mama » Patience Dabany dans toutes ses dernières productions, avaient pris le parti de représenter les danses urbaines dans leurs chorégraphies. On se souvient encore de cette fameuse prestation lors de la grande soirée Africaine au stade de France en 2011.
Puis le populaire J-Rio avait boosté le Ndem par le canal de son titre “Le Ndem” sur une composition de DastunnaBeatz. Pour la première fois, une danse urbaine d’origine gabonaise connaissait un succès. Pour ceux-là de la diaspora, il suffisait même que ce titre passe en boîte de nuit pour savoir aussitôt qui parmi le public était Gabonais.
Mais le Ndem avait-il réellement conquis les non-gabonais ? A l’instar par exemple d’une certaine Azonto qui avait, elle, su créer un énorme mouvement au-delà de ses frontières?
Pour être franc, Non ! Il faut l’admettre, le Ndem n’a été dansé que par les Gabonais ou pour ceux de la diaspora par quelques-uns de leurs amis proches. Le constat n’est pas en soi négatif : au moins dansons-nous nos propres danses. Mais, pourquoi alors que nous avons adopté des danses telles que le ndombolo, le dance hall, ou l’Azonto, la réciproque ne serait-elle pas possible de la part des publics étrangers ?
Gabon Célébrités essaye d’apporter quelques modestes éléments de réponse. La première raison est que très peu d’artistes Gabonais suivent le mouvement. Il fut un temps où certains, plus précisément des rappeurs, refusaient de représenter des danses telles que le Bolo et même le Jazzé sous prétexte que ça ne collait pas à leur identité artistique. Certes aujourd’hui la donne commence à changer. Mais reste que lancer réellement le mouvement du Ntcham impliquerait un engagement de l’ensemble du ghotta musical national. Azonto au Ghana par exemple fut propulsée par des ténors du hiplife et de l’Afrobeat.
Ensuite, on ne peut que déplorer la quasi absence de nos artistes sur des grosses chaines télé relais incontournables à la vulgarisation de notre art. Bien sûr, on pourrait tout aussi bien nous rétorquer que l’azonto, pour conserver cet exemple, n’a pas connu son break sur Trace tv, Mtv ou O channel, mais, bien modestement sur Youtube.
Alors pourquoi même sur Youtube, ne cartonnons nous pas ? La réponse est simple. Manque de créativité. Tous les gabonais qui font des vidéos sur le Ndem ou la Ntcham se cachent pour danser. 90 % de ses amateurs sont filmés dans leur maison. Quand la diaspora ghanéenne, elle, lance un concours urbain pour promouvoir sa danse, par le canal de ses artistes vivant à Londres tels que Fuse ODG, les métros, les restaurants, les rues sont aussitôt pris d’assaut. Londres ,Paris, Accra, Kigali, Atlanta : des quatre coins de la planète se mettent alors à pleuvoir des vidéos plus créatives les unes que les autres.
Puisque la Ntcham vient de naître, accompagnons tous son essor ! Il est encore possible de la booster au point d’en faire une danse incontournable. Partagez autant de fois que vous pouvez sur les différents réseaux sociaux et soutenez vos artistes.
Et Okeninkpin alors