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Un fan furieux écrit une lettre ouverte à Movaizhaleine. (Lisez)

Un fan furieux écrit une lettre ouverte à Movaizhaleine. (Lisez)

Bonjour à vous mes anciens (grands frères).

Pour commencer, je suis comme bon nombres de jeunes gabonais un fan de Movaizhaleine, en un mot, je suis fan de votre musique. Fan, parce que chacun aime son style de musique, ou simplement, chacun a ses goûts ses envies, ses désirs. J’aime vos textes, j’admire vos actes et les valeurs que vous défendez, le message que vous avez toujours véhiculé sur la culture. Pour preuve, j’ai pour générique de téléphone, le titre « Où sont les lions ».

Ceci dit, tous les actes que vous avez posés jusqu’alors du point de vue artistique, moral et culturel, les valeurs inculquées, bref, toutes les actions de bons sens, posées, ont fait de vous, plus de simples artistes que vous pouvez croire que vous êtes toujours, mais, des sortes de porte-voix, des leaders d’opinions, des messagers, des martyrs, des modèles, des exemples pour la jeunesse…! Car votre musique, vos textes sont munis de substances qui vont au-delà du simple cadre musical, sinon deviennent des torches indigènes, des guides, « des lumières éblouissantes » qui éclairent, qui tracent des artères de la liberté et de la justice…!

Mais, si je me mets sur mon clavier aujourd’hui pour m’adresser spécifiquement à vous, c’est parce que je suis plus qu »INDIGNE ». Peut-être, personne avant moi ne vous avez adressé une telle correspondance, mais moi je le fais, parce que votre attitude me déçois. A vrai dire, je constate avec la dernière amertume qui puisse existé qu’en vérité, vous ne défendez pas les valeurs qui sont votre leitmotiv.

Pendant que le peuple gabonais vit la plus grande souffrance de son histoire, les horreurs jamais connues depuis qu’il a brisé les barrières coloniales, à savoirs: Crimes rituels, paupérisation, vols et viols accentués, privation et atteintes aux libertés individuelles et collectives, emprisonnements arbitraires, exclusions des étudiants (pour avoir revendiqué les meilleurs conditions d’études), tribalisme à outrance, assassinats et arrestations des manifestants que vous reconnaissez dans vos clips ( Rompez), et que sais-je encore…! Vous restez dans la dynamique de l’inertie, de la peur.

Est-ce que je dois vous rappeler que le Gabon est une démocratie participative, je dis bien participative, et qu’elle se manifeste (la participation) par le suffrage universel (élections ou référendum), où chaque citoyen doit prendre clairement position. Or, ceux que j’appelle « citoyens vitrines » que vous êtes, sont censés se déterminer sur des événements cruciaux comme ceux des élections présidentiels qui ont une incidence directe sur l’avenir du pays tout entier. Malheureusement, vous avez toujours brillé par des comportements que je qualifie de lâche, oui, vous avez fait preuve de lâcheté en disant que vous êtes « impartial ou neutre » en 2009.

Maintenant 2016 est à quelques pieds, j’imagine déjà le titre de votre prochain « titre pour nourrisson »: 300816, comme 300809 en 2009. Je finis par comprendre de votre attitude, que vous faites le numéro en jouant les donneurs de leçons de morale, aux uns et aux autres alors que vous n’êtes que des petits lapins à la recherche de la carotte, des mauvais planteurs, qui n’ont pas jusque-là réussi à remplir les bouts de leurs greniers. Vous passez votre temps à écrire des poèmes dans vos textes, qui finissent par nous agacer, qui n’ajoutent aucun morceau de viande dans l’assiette du gabonais lambda, aucun point d’indice dans la grille salariale des fonctionnaires gabonais…!

Franchement, vous n’apprenez rien aux gabonais dans vos beau poèmes, car, nous sommes nombreux à savoir que les pyramides d’Egypte ont des mystères, que le Sphinx est le monument le plus célèbre d’Égypte, nous savons tous que la cithare est sacrée, que Cheick Anta Diop a fait admettre les thèses de l’origine africaine du savoir grecque à la Conférence du Caire en compagnie de Théophile Obenga. Oh que si, nous connaissons l’un des mythes fondateurs de l’Ethiopie, celui de Salomon et la reine de Saba, que Kemet c’est l’Egypte ancienne, que Kama c’est l’Afrique, nous connaissons tous Tah seti et Tah mhéri en Medw Netjr. Dans le même temps, je ne comprends pas pourquoi jusque-là, vos « beau textes » qui conviendraient à la société française, vu le niveau de culture n’arrivent pas à prospérer plusieurs années après que vous vous soyez installés là-bas.

En vérité, j’ai plus de respect pour ceux qui comme Massassi et autres, bien que ne partageant pas leurs convictions, leurs choix leurs aura, ont clairement pris position, pas ceux qui jouent les impartiales parce qu’ils ont peur des représailles, alors que le peuple n’attend que leurs positionnements. Non, mais, c’est vous qui avez accès aux livres de Frantz Fanon, j’espère que vous avez pu lire que, « je ne suis pas prisonnier de l’histoire, je ne dois pas y chercher le sens de ma destinée ». Aussi, on ne peut passer toute notre vie à réclamer la paternité des sciences, mais il convient dès lors de proposer des solutions alternatives d’abord de gouvernances et le reste s’en suivra… mais vous avez délibérément choisis d’observer un mutisme face à cela.

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Si vous avez peur de prendre position pour élire un président, alors les gars, arrêtez de passer pour des portes voix, parce que vous ne ferez donc jamais ce qu’un Keurtyce Essamekwass, qu’un Firmin Ollo’o Obiang, qu’un Nicolas Ondo Aubame, qu’un Marcel Libama, qu’un Marc Ona Essangui ont fait jusque là pour leur pays. Ensuite vous dites que Grégory Ngbwa Mintsa a été votre model, mais, le pauvre est entrain de se retourner dans sa tombe à l’idée de savoir que ces admirateurs ne sont en réalité que des « bergers allemands qui rentrent la queue devant le moindre passant ».

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Vous me direz peut être que vous faites de la musique, vous n’avez pas de parti pris, vous êtes impartiales et que sais-je encore?, et-moi de vous répondre en disant qu’il n’y a aucune neutralité quand il s’agit de choisir un gouvernant, prononcez-vous, ou taisez-vous à jamais, car, « qui n’est pas avec moi est contre moi », ou « ce qui est fait pour moi sans moi est contre moi », ou vous faites en vérité de la musique clientéliste, qui suis inintelligemment la tendance du marché. Jusqu’à quand seriez-vous neutre? à l’horizon 2025?

En tout état de cause, ma lettre un appel à l’ordre, une sonnette d’alarme, à votre endroit, vous me demanderez peut être, de quel droit je vous adresse ce genre de message, qui suis-je ou au nom de quoi? Moi je vous dirai simplement que sans le public vous n’êtes que des citoyens ordinaires comme moi, car votre musique vise un public, tout comme le roman du romancier, la sculpture du sculpteur visent un public bien déterminé, auquel cas chantez dans vos chambre, jouez au Ludo avec vos compagnes et vos enfants et disparaissez. Ou comme vous pouvez toujours répondre par un silence pour me faire passer pour un « imbécile », je vous le concède c’est au moins votre de droit, celui de répondre ou pas, et cela ne m’étonnera pas, parce que l’esquive vous caractérise aussi. Mais, « dis-moi ce que tu fais, et je te dirai qui tu es »… A bon entendeur!

Mon nom étant connu,

je suis gabonais, originaire du Nord Gabon, au Woleu-Ntem Sud à Mitzic, des cantons Okala et Doum, des villages Ngomessi-Ebéa et Essong-ville, des clans Yendone et Essabdzome, je suis descendant d’Akawa Aya, d’Akoma Mba. Kamit descendant de pharaon…!

Par Crépin ABOGHE BITEGHE

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