Son 1,78 et ses 56 kilos ont déjà foulé les plus grand tapis des événements de la mode à travers le monde. Elle fait partie de ces jeunes mannequins gabonais beaucoup plus connus hors des frontières qu’au Gabon. Son nom : Dorine Xavière Mboumba alias Dorinex.
Rien ne présageait un tel parcours pour cette native de Gamba. Dorine passe son enfance au sein de sa famille et des moments spéciaux avec ses 6 frères et 6 sœurs. Quelques années plus tard, elle quitte son Gamba natale direction Libreville. Après l’obtention de son baccalauréat, les portes du Togo s’ouvrent à elle pour poursuivre ses études supérieures.
Même si sa taille et sa plastique lui donnaient l’air d’un mannequin, le devenir n’avait jamais été une option ouvertement envisagée.
“C’était un rêve très enfoui, c’est-à-dire que je voulais vraiment le faire mais je ne m’en sentais pas du tout à la hauteur”
C’est en 2010 que les choses se dessinent, mais pas encore à une grande échelle. Après les cours et motivée par un condisciple de classe à participer à un casting, la jeune fille se retrouve propulsée Meilleur Mannequin du pavillon Africain.
Elle réalise soudain qu’elle peut caresser l’espoir d’une carrière et décide de participer au casting de l’Exposition Universelle de Shanghai 2010. Un essai réussi, envol pour la Chine.
“J’ai été retenue, je suis allée en Chine pour toute la durée de l’exposition (6 mois) où j’ai appris les bases du job et me suis peaufinée un style”
Grand saut dans le monde de la mode donc en 2010 à Shanghai, plaque tournante de la mode internationale. Grande aventurière et altruiste, Dorinex est servie. L’exposition est l’occasion de multiplier les échanges culturels.
La gabonaise y apprend le métier et découvre la culture chinoise avec comme guide le Champion de Wushu Luc Bendza, en charge de l’encadrement des mannequins. Le mannequin garde d’ailleurs de bons souvenirs de ce dernier.
“Il m’a beaucoup appris sur l’humilité, le professionnalisme, les bonnes manières, et on est restés en contact depuis lors, je peux dire que c’est un grand frère”
De retour de Chine, les stylistes n’hésitent plus à faire appel à la plastique de Dorinex. La jeune fille alterne alors cours et défilés, sillonnant l’Afrique de l’ouest toute entière. Sa côte grandit et les expériences s’accumulent. Pourtant, ce n’est qu’en 2012 que Dorinex défile pour la première fois au Gabon, son pays natal, lors de la première édition du la Libreville Fashion Week.
Fallait-il que la gabonaise défile au Gabon pour enfin connaître une reconnaissance internationale ? Cela semble être le cas car à partir de ce moment, les opportunités se multiplient et Dorinex d’aligner tour à tour la Dakar Fashion Week, la Malabo Fashion Week puis le FIMA.
En 2014 la belle s’envole pour le Labo Ethnik à Paris qui lui donne une visibilité européenne. De retour sur le continent africain, elle participe au Salon du mariage à Libreville et l’Annual Show au Cameroun où elle est sacrée Top model de l’année devant sa compatriote Stella Koumba.
La Paris Fashion Week lui ouvre ses portes en 2015. Elle défile alors pour le jeune créateur Youn Bergam et la marque HeadtoToe de Romain Beau et Kevin Auger. Puis la MERCEDES BENZ Fashion Week d’Amsterdam avec les collections haute couture et ligue couture de la créatrice Monique Collingon
Malgré la vitesse incroyable à laquelle se déroule sa carrière, la jeune mannequin reste soucieuse de l’avenir de la mode au Gabon.
“Je suis tellement heureuse de travailler avec un monument de la mode comme Chouchou Lazare et aussi d’évoluer en parallèle avec la jeune génération de créateurs comme Jessica Nguema , Anelia Theodose. On assiste aujourd’hui à une montée de jeunes mannequins issus des concours de beauté. Au Gabon, le mannequinat est encore un métier qui n’a pas forcément très bonne presse”
Consciente de ce qu’elle représente aujourd’hui pour les jeunes aspirantes à ce métier, Dorinex n’hésite pas à clairement se positionner contre la mauvaise image que véhiculent certains pseudos artistes sur ce milieu très fermé qu’est la mode gabonaise.
“Il n’y a pas si longtemps, je poussais un cri d’alarme sur la prolifération des photographes amateurs qui n’ont pour seule ambition que de photographier les jeunes mannequins nues puis de poster ces photos sur Facebook en prétextant le nu artistique.
Je voudrais réitérer ici aux jeunes filles que c’est comme tout métier : le mannequinat a ses vices.
Il faut avoir beaucoup de maturité et de personnalité pour savoir ce qui est bon pour soi et ce qui ne l’est pas. Que ce soient les photos de nu (inutiles), les promotions canapés, les placements, la prostitution …. Un mannequin n’est durable que si il ou elle dégage quelque chose sur le podium, sur les photos.
Ne vous laissez pas berner par les “tu es faite pour être mannequin”, les “pour être mannequin, il faut faire ci ou il faut faire ça”. Il faut être déterminé et réaliste.”
Mariée et très amoureuse, Dorinex arrive à allier sa vie de jeune femme et de mannequin de haut niveau. Cette Balumbu varama de Gamba a encore un emploi du temps très chargé en cette fin d’année : le défilé à Libreville de la marque Oti Nguema de la créatrice Jessica Nguema dont elle est l’égérie pour la collection Teranga. Puis, entre octobre et décembre, des projets de défilés et shootings à Paris, Amsterdam et Istanbul.