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Kôba Building : “Lorsque tout se passe bien tu as plein d’amis et quand ça va mal les rats quittent le navire.”

Kôba Building : “Lorsque tout se passe bien tu as plein d’amis et quand ça va mal les rats quittent le navire.”

Son troisième album était très attendu par ses “VATEL” et c’est désormais chose faite. “BLVCK ROSES” est disponible depuis le 16 Mars 2018 et annonce le retour du Roi dans le game. Kôba Building a bien voulu se prêter à notre jeu de questions-réponses afin d’en savoir un peu plus sur ce nouvel album, sa direction artistique, les thématiques abordées et son avis sur le showbiz gabonais. 

Bonjour Kôba Building, merci pour ta disponibilité et d’avoir choisi à nouveau notre média pour parler de ton actualité. Comment vas-tu ?

Ça va très bien par la grâce de DIEU. C’est toujours un plaisir de répondre à vos questions.

Ton actualité en ce moment c’est la sortie  de « BLVCK ROSES », ton troisième album, qui marque ton grand retour dans le game. Quelle a été ton premier sentiment le 16 Mars quand ce projet a été présenté officiellement à ton public ?

Honnêtement, j’étais super excité à l’idée de le présenter au monde. J’ai tellement kiffé travailler sur ce projet que j’avais envie de le partager et voir l’expression des fans. Ils ont beaucoup attendu cet album et voir leurs réactions me réjouit. Ils n’ont pas attendu pour rien. Vatel for Life !!!

 

Cover album ” Blvck roses “

Pourquoi l’avoir appelé « BLVCK ROSES » et qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Les roses noires “BLVCK ROSES” c’est une vraie dédicace au peuple noir, les douleurs par lesquelles nous passons mais la force que nous continuons d’avoir, la beauté de nos sœurs, le courage de nos mères, la femme noire est une Reine et elle enfante et éduque des Rois.

Je suis trop fier d’être noir africain et par cet album j’ai voulu redonner la force aux frères et sœurs. C’est pour ça que je nous définis comme la plus belle des fleurs. La Rose Noire, belle et mystérieuse.

Un album de 16 titres, sortie de l’album le 16 Mars, est-ce une coïncidence ou le chiffre 16 est ton chiffre porte-bonheur ?

Énigme. La somme de ces deux chiffres indique le nombre de temps qu’a pris les épreuves par lesquelles je suis passé jusqu’à la sortie de BLVCK ROSES. Donc je vous laisse à vos calculs.

 

Ⓒ GhettoBling Editions

Ton label Ghettobling Editions avait lancé en Août 2017 le Artwork Contest, un concours qui invitait les graphistes et illustrateurs à un Ghettobling challenge, plus précisément pour la conception du cover de «BLVCK ROSES». Tes impressions concernant ces artistes ayant répondu à ton appel sur ce concours ?

C’était vraiment une très bonne expérience et ça m’a permis de découvrir et surtout de présenter des jeunes super talentueux. Maintenant ce serait bien de toujours offrir des opportunités comme ça à nos graphistes, ça les fait travailler et les pousse à plus de créativité. Il faut stimuler le génie créateur sinon il meurt.

Le cover officiel de l’album a été dévoilé sur tes réseaux sociaux le mois dernier en Février, on te distingue dessus le torse nu, les yeux révulsés tel un être en train de se “transcender”. Raconte-nous comment s’est passé avec ton équipe le choix de cette image comme cover du projet ?

Mon équipe avaient des idées super intéressantes mais je ne ressentais pas le truc qui te dresse le poil donc j’ai noté les idées et j’ai mis de côté. Ensuite, j’ai fait un rêve dans lequel je flottais dans les airs les yeux totalement blancs, un œil sur le front et des ailes d’aigle royal. Quand je me suis réveillé, il était 4h, j’ai pris une feuille, un crayon et j’ai dessiné ce que j’ai vu. C’était juste “amazing” et ça semblait tellement réel.

Voilà comment m’est venu le visuel de l’album, nous avons juste rajouté une couronne de roses noires. Et le concours m’a permis de trouver la graphiste qu’il fallait pour ça. Big up à la très talentueuse Lost in the Island.

Après avoir écouté l’intégralité de l’album, on remarque un nouveau Kôba, artiste désormais engagé à faire du rap conscient; une direction artistique totalement différente de ce que tu nous proposais jadis et qui a fait ton grand succès. Ne craignais-tu pas que tes fans soient un peu confus et ne puissent pas te suivre dans ce nouvel univers ?

Je ne pense pas que ma musique était inconsciente, elle était juste jeune. Ce que je dis aujourd’hui c’est ce que je disais hier dans un autre vocabulaire et avec plus de maturité.
Mes fans et moi sommes très fusionnels, surtout ils savent qui dirige. Je ne leur donne pas ce qu’ils veulent mais plutôt ce dont ils ont besoin. Ça a toujours été comme ça, on a grandi ensemble donc on se connaît. Vatel for Life !

 

Ⓒ GhettoBling Editions

Les tracks “Kémi Séba” et “Négus” font référence à la domination occidentale sur l’Afrique et les violences policières en France à l’encontre des noirs. Crois-tu réellement que notre continent sortira totalement un jour de cette forme “d’esclavage” qui perdure ? Quelles sont les solutions ?

Nous sommes des Rois, nous sommes le peuple originel, les jeunes doivent comprendre ça. Ils doivent apprendre à s’aimer, à s’accepter. C’est ça le vrai problème de notre peuple. Nous devons changer nos mentalités et arrêter de croire que la solution viendra principalement de l’homme blanc ou autres. Sans être raciste nous devons cultivez l’amour de soi sans avoir la haine pour l’autre.
Un parent ne fera jamais passer le bien-être de son enfant après celui de l’enfant du voisin et c’est ça que nos dirigeants ne comprennent pas lorsqu’ils nous affames, qu’ils vendent nos richesses naturelles, etc. c’est juste stupide. Notre Afrique est une terre super riche avec un peuple extrêmement pauvre, qui n’a accès à rien. C’est trop nul et c’est pour ça que nous devons changer ça. Chaque génération doit être meilleure que celle d’hier.
Nous devons apprendre à nous respecter et connaître notre histoire, transmettre notre histoire, la mettre en valeur et en être fièrs. Comme ça on fera naître plus de leaders noirs, de riches entrepreneurs noirs, des scientifiques, des informaticiens, etc.
En tant qu’homme, on doit donner du respect et de la valeur aux sœurs de la communauté, les traiter comme des Reines afin qu’elles éduquent et élèvent nos enfants comme des Rois. C’est seulement avec ce type de femmes que nous aurons des hommes politiques de valeur avec des étoffes de leader. Cultivons l’amour de soi sans la haine et le mépris de l’autre.
 

La chanson “Mama” rend un hommage vibrant à ta mère et on y remarque une grande sensibilité dans tes lyrics. Que représente-t-elle dans ta vie d’homme ? A-t-elle été affectée par tout ce qui a été dit sur toi depuis ton départ définitif du Gabon ?

J’ai appris la nouvelle du décès de mon père en plein tournage de mon clip “Qui veut ?”, cela a été une épreuve très dure pour mes frères et moi. On aura beau te préparer à la mort, le vivre est toujours aussi dur. On aurait pu dérailler et partir en vrille mais ma mère a géré comme une Reine. J’ai voulu arrêter le rap suite à ça mais elle m’a rappelé ce que mon père disait. Elle représente beaucoup pour moi, elle m’a permis de forger mon caractère, elle m’a appris à faire abstraction des émotions à certain moment et surtout a toujours garder la tête haute.

Et bien sûr qu’elle a été affectée et que cette situation l’affecte toujours mais elle ne le montre pas. Devant moi elle garde le sourire et me rappelle qu’il faut que je sois patient. C’est une femme très forte vous n’imaginez pas.
Le titre “Mama” s’adresse à ma mère mais c’est aussi un hommage à toutes ces guerrières qui se battent pour nourrir et éduquer leurs enfants. A toutes ces mères qui se cachent pour pleurer.
Ⓒ GhettoBling Editions

“Sauras-tu me pardonner” ( avec en featuring l’artiste Don Nakess) ressemble à un de tes anciens hits, “Désolé”. Kôba serait-il un bourreau des cœurs ?

Joker !

Après de nombreuses années dans le game, considéré comme étant le King car auréolé de réussites tant au Gabon qu’en Afrique francophone, tu reviens avec « Blvck roses » ton nouveau “bébé”. Pourquoi ce projet n’a-t-il pas vu la participation d’artistes qui font actuellement le buzz en France (pays dans lequel tu résides actuellement) et qui sont régulièrement invités ici en Afrique, afin d’imposer ton règne ?

Comment veux-tu imposer ton règne en surfant sur le buzz des autres ? Ça c’est quelle qualité de Roi toi aussi…Nan pas pour moi.
Mais maintenant que l’album est sorti c’est bon je peux dès à présent faire des feat mais je ne pouvais pas et ne voulais pas le faire avant. Il fallait que je revienne seul.

Qu’est-ce qui a été prévu en termes de stratégie pour la promotion et la distribution de cet album ?

En terme de promotion Hope Music Group a fait et continue de faire son travail. L’album BLVCK ROSES est d’ailleurs mis en avant aux côtés de celui de Snoop depuis sa sortie sur la plateforme Qobuz.

Ensuite, on a prévu une campagne avec les Vatel et quelques influenceurs ce sont prêtés au jeu notamment les légendes Didier Awadi du Sénégal, Lord Ekomy Ndong de Movaizhaleine etc. Quelques passages radios, une action de mailing, sans oublier la presse écrite sont prévus.

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Pour ce qui est de la distribution digitale, les chiffres de la première semaine ont été publiés sur les réseaux sociaux et pour la distribution physique, on communiquera les points de ventes dans différents pays notamment le Gabon, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, etc.

Restez connectés et on compte sur vous pour relayer chaque infos.

Chiffres de la première semaine de sortie de l’album “BLVCK ROSES” / Ⓒ Hope Music Group

Un retour au Gabon est-il envisageable pour présenter l’album à tes VATEL ?

 Non !

 

« Les gabonais n’aiment pas les artistes gabonais (sauf lorsqu’ils sont à l’étranger à cause de la nostalgie). »

 

Quelle  est ta relation aujourd’hui avec les rappeurs et les promoteurs du showbiz au Gabon ?

La relation est devenue plus professionnelle qu’à l’époque.
Lorsque tout se passe bien tu as plein d’amis et quand ça va mal les rats quittent le navire. C’est la vie et c’est réel donc maintenant j’évite de trop m’impliquer. Je me bats avec des personnes qui ont la même vision que moi en gardant toujours un œil sur le drone au dessus de ma tête parce qu’on n’est jamais à l’abri d’une trahison.
Ⓒ GhettoBling Editions

D’aucuns pensent que le rap gabonais a perdu de ses lettres de noblesse qui faisait de lui l’un des meilleurs et des plus respectés en Afrique francophone. Ton avis ?

Ils ont raison. Pourtant ce ne sont pas les artistes talentueux qui manquent. Les gabonais n’aiment pas les artistes gabonais (sauf lorsqu’ils sont à l’étranger à cause de la nostalgie).
C’est dommage, quand on voit l’histoire de la culture urbaine dans les pays voisins, les artistes ont le soutien de leurs pays et c’est fort.

On s’achemine vers la fin de notre entretien, on te laisse le soin de t’adresser à nos lecteurs et lectrices en guise de conclusion.

Merci pour la Force la famille. L’album est là, on stream fort. 

Merci encore Kôba Building pour cette interview et que du positif pour ton nouvel album.

Force à vous Gabon Célébrités !

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