C’est un défi inédit que deux associations ont relevé : organiser la première cérémonie de remise de prix consacrée aux danseuses gabonaises. Un pari réussi qui a eu lieu à l’occasion de la Semaine de la danse qui s’est déroulée à l’Institut français du 25 au 28 octobre.
Des awards exclusivement féminins
Depuis plusieurs années, les associations Danse Fé (Danse au Féminin) et Actu Dance œuvrent respectivement pour développer le leadership féminin à travers la danse et contribuer à une meilleure visibilité des danseurs gabonais grâce à des visuels de qualité et à la couverture filmographique d’événements.
C’est bien connu, les jeunes gabonais sont friands de danses urbaines. Du hip hop à la Ntcham, les vidéos de danseurs amateurs ou professionnels ne désemplissent pas sur le net. Et ces danseurs sont majoritairement des danseuses; il n’est donc pas étonnant de voir une initiative qui leur est totalement consacrée.
Les deux associations ont mis sur pied les Danse Fé Awards, la cérémonie des danseuses urbaines de l’année 2017; des awards pour lesquels les internautes gabonais ont été mis à contribution pendant plusieurs jours afin de voter pour les meilleures danseuses.
Trois danseuses et un groupe ont été récompensés le 28 octobre au cours de la cérémonie animée par l’animatrice Adama Larah, elle aussi danseuse et marquée par la présence de la danseuse professionnelle BooDee.
❝ Je ferai de mon mieux pour contribuer à l’exportation de nos danses urbaines à l’international❞
Edly, gagnante de la catégorie Danses urbaines gabonaises
La danse comme mode de vie
Toutes les lauréates des Danse Fé Awards partagent une chose: leur passion pour la danse. Pour ce qui est d’en faire leur métier, c’est une autre paire de manches. Aujourd’hui dans notre pays, rares sont les danseurs qui peuvent se vanter de vivre de cette activité. Découvrez les portraits de ces quatre passionnées.
ELECTRA, 17 ans, catégorie Solo Afro Dance
“La danse est un moyen de s’exprimer, pas que physiquement mais aussi intérieurement” explique Electra qui danse depuis l’âge de 7 ans. La jeune librevilloise souhaite ouvrir une école de danse un jour, un moyen pour elle de partager sa passion et d’offrir un espace d’épanouissement.
FLAWLESS, catégorie Groupe
Membres: Pink EyeZ Orwell, Diamant Dash, Darlene.
Le groupe de danse Flawless naît après le Fenomene Battle 2014 à Port Gentil. Il compte cinq danseuses à Libreville et quelques-unes à Port Gentil. Très actif sur la scène artistique, le groupe a collaboré avec des artistes comme la chanteuse Tina.
Leur conseil aux jeunes danseuses? “Nous demandons à toutes les danseuses de croire en elles. La danse est une porte ouverte vers d’autres univers mais restez aussi concentrées sur vos projets personnels car grâce à ce que nous deviendrons demain, on pourra emmener la Danse encore plus loin”.
PRNL, 21 ans, catégorie Solo Hip Hop
Son visage et ses pas de danse vous sont sûrement familiers. Elle peut être aperçue dans plusieurs vidéos de la rappeuse Vicky. Pernelle s’est passionnée pour la danse en classe de 6ème alors qu’elle crée “Les Gangsta Girls”, un groupe de danse.
C’est en observant les performances d’artistes comme Ciara et Chris Brown qu’elle se perfectionne; puis il y a l’influence de son grand frère, Owoninho, le beatmaker: “il m’a donné l’amour du rythme et de la musique quand je le regardais créer des instrumentaux. Il m’a beaucoup inspiré”.
Après avoir organisé avec succès des workshops à Lille et à Paris, Pernelle aimerait élargir l’expérience au Gabon.
EDLY, 22 ans, catégorie Solo Danses urbaines gabonaises
Timide, c’est grâce à une amie qu’Edna intègre le groupe de danse vr-sace et s’affirme en tant que danseuse à 15 ans. Alors qu’elle vit désormais à Paris, elle est déterminée à faire partie d’une nouvelle génération de danseuses gabonaises qui ne se limitent pas uniquement à des représentations scéniques sur le plan national mais essaient de s’étendre à travers d’autres horizons. Ce qu’elle souhaite aussi, c’est prouver qu’on peut allier les études et la pratique de la danse.
Prochaine étape: collaborer avec des artistes et leur proposer ses chorégraphies. “D’excellents danseurs dans un clip c’est bien; avec des mises en scène en adéquation avec le thème ou la musique c’est mieux”.